Enceinte romaine : Le Mans en course pour l’UNESCO

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Crédit : Crédit photo : Jonathan Lateur

6 juin 2018 à 19h01 par Jonathan Lateur

Presque trois ans après avoir relancé l'idée d'une candidature, la ville du Mans vient d'enclencher officiellement le processus pour faire classer son enceinte romaine au patrimoine mondial de l'UNESCO.

La première étape d’un long processus. Le Mans a déposé son dossier de candidature pour tenter d’obtenir le classement au patrimoine mondial de l’UNESCO de son enceinte romaine. Cinq tomes ont été remis au ministère de la Culture le 31 mai 2018. Des experts indépendants vont maintenant passer en revue les huit-cent pages d’arguments scientifiques et culturels : "Il faut arriver à démontrer le côté universel et unique de cette enceinte. Cela va prendre du temps, les exigences réclamées sont colossales" précise Jacqueline Pedoya, adjointe au maire en charge du rayonnement de la ville.

Unique au monde

Pour mener à bien ce projet initié par Jean-Claude Boulard, la ville s’est entourée d’universitaires et de chercheurs spécialistes de l’Antiquité romaine. Un comité scientifique chargé de valider le caractère authentique de l’enceinte : "Elle est exceptionnelle d’abord par sa conservation. Ses décors sont uniques au monde. Ils nous permettent de voir comment le chantier de construction s’est déroulé. Il y a plusieurs équipes qui ont progressé en même temps comme l’indique les césures au niveau de la maçonnerie" explique Hugo Meunier, archéologue à l’université du Mans.

Difficile à dater

Parmi les difficultés auxquelles se sont heurtés les scientifiques, il y a l’absence de vestige permettant de dater précisément l’année de construction du monument : "Les très nombreux réaménagements depuis le Moyen-âge, notamment les grands fossés défensifs, ont détruit les indices. Il a donc fallu utiliser d’autres techniques comme l’archéomagnétisme pour découvrir la date de cuisson des briques" précise Hugo Meunier. Des expertises concluantes : "Aujourd’hui on peut dire que la construction remonte à la fin du IIIe ou au début du IVe siècle" complète l’universitaire.

Pas avant 2025

La candidature mancelle à la liste indicative nationale est maintenant entre les mains du ministère de la Culture. Le 13 juin, des experts indépendants et bénévoles seront nommés pour livrer leurs premières impressions et remarques. Ils pourront exiger des ajustements, valider le dossier ou le rejeter purement et simplement. En cas d’issue favorable, la ville devra ensuite passer un grand oral devant un jury pour se rapprocher du graal : l’accession à la candidature mondiale de l’UNESCO. "Au mieux, on obtiendra satisfaction d’ici sept ans" conclut, avec optimisme, Jacqueline Pedoya.