Alençon : le Collectif des droits des femmes, en colère
Manifestation à Alençon, en novembre 2020
Crédit : Collectif Droit des Femmes Alençon
Publié : 8 janvier 2021 à 7h05 par Clément Rohée
Le collectif féministe d'Alençon est indigné à la suite de la décision de justice concernant l'ex sous-préfet de Mortagne-au-Perche. Le procès de Gilles Armand n'aura pas lieu.
En novembre 2020, Gilles Armand, alors sous-préfet de Mortagne-au-Perche a été placé en garde à vue à la suite de faits de violences conjugales. Il avait blessé sa compagne lors d’une dispute. Démis de ses fonctions depuis, la justice a pris la décision de ne pas le juger dans le cadre d’un procès pénal. Marie Albert, membres du Collectif des droits des femmes à Alençon se dit choquée : "Il nous semble totalement fou qu’un sous-préfet échappe comme ça à des poursuites judicaires alors que ça pourrait montrer l’exemple ! Ça nous met en colère de voir que même quand on est sous-préfet, on peut taper sa femme et s’en sortir !".
"Les personnes qui ont du pouvoir continuent de s’en sortir"
Dans un communiqué, le collectif qualifie cette décision de justice de "scandaleuse". Pour Marie Albert, le problème est profond dans la société française : "Malheureusement on n’est pas étonné... Globalement, les femmes continuent de mourir et les personnes qui ont du pouvoir continuent de s’en sortir" soupire-t-elle. Selon la militante ornaise, le statut de représentant de l’Etat de Gilles Armand n’est pas anodin dans cette décision de justice : "C’est sûr, si c’était une personne pauvre ou racisée, elle aurait été jugée... C’est toujours pareil, les gens qui ont de l’argent ou du pouvoir s’en sortent toujours mieux" dit-elle.
Dans son communiqué, le collectif rappelle "son entière solidarité avec toutes les femmes victimes de violences sexuelles et sexistes".