Sur fond de polémique, le Haras du Pin n'accueillera pas le "Grand Complet" en 2024

11 janvier 2024 à 23h56 par Emilien Borderie

L'association organisatrice du "Grand Complet" depuis un quart de siècle au Haras du Pin dénonce les nouvelles conditions tarifaires qui lui ont été imposées pour l'édition 2024.

"Nous déplorons la manière dont notre association, pleinement investie depuis des années dans le développement de la discipline, se voit écartée d’un site qu’elle a largement contribué à valoriser, puisque le Grand Complet est reconnu comme le seul événement à accueillir autant de visiteurs au Haras du Pin" écrit Valérie Moulin, présidente d'Ustica, dans un communiqué de presse transmis aux médias ce lundi 8 janvier, confirmant donc l'annulation de l'édition 2024... et donnant rendez-vous "en 2025, au Pin ou ailleurs". De fait, la direction du Haras du Pin a signifié, quelques jours avant Noël, que la date initialement prévue n'était plus inscrite à son calendrier. Et ce, "faute d'engagement signé" reconnaît Ustica, qui semble avoir été rebuté par les conditions tarifaires nouvellement exigées : "60 000 euros de loyer, 10 000 euros de mise à disposition de matériel et de personnel, et 10 000 euros pour indemniser le haras de l’impact de l’événement sur son fonctionnement touristique" détaille l'association.


Dates attribuées à un autre organisateur


Du côté du Haras du Pin, où les récents investissements consentis pour réaliser de "nouvelles installations d'envergure" et in fine, redonner un lustre certain à ce qu'on surnomme volontiers "le Versailles du cheval", on assume avoir revu le montant du ticket d'entrée ou, pour reprendre les termes employés, "des conditions d'accueil" des organisateurs d'événements afin de leur proposer "du sur-mesure" tout en respectant un nécessaire "équilibre économique" et se mettre en phase avec "de nouveaux enjeux et objectifs économiques". Ustica n'ayant donc pas paraphé le contrat -pour obtenir une renégociation ?-, le haras affirme s'être vu "obligé de prendre une décision pour avancer dans sa saison 2024 s'annonçant déjà bien chargée et définir un programme sportif avec de nombreux rendez-vous nationaux et internationaux dont un concours de saut d’obstacles international dans le cadre du Normandy Summer Tour par exemple, raison pour laquelle les dates demandées par Ustica ont été attribuées à un autre organisateur".


Des exigences disproportionnées ?


Ustica, qui se prévaut de vingt-cinq éditions organisées au Haras du Pin ayant "servi l’évolution de la discipline du Concours Complet" qu'elle assure lui être "si chère dans ce lieu emblématique" dénonce dans son communiqué les "24 millions d'euros issus des fonds publics qui ont fait de cet outil un centre de profit" dont "le coût d’utilisation s’avère tout simplement inaccessible aux associations de la filière". Un choix, martèle-t-elle, "dommageable non seulement pour les organisateurs extérieurs, mais surtout pour la filière toute entière et le territoire". Côté haras, non sans glisser que "les relations ont toujours été compliquées avec Ustica sur un plan administratif", on assure "regretter cette situation" et on se dit néanmoins "prêt à accueillir Ustica en 2025".