A Malicorne, les écourues permettront de retirer la voiture volée il y a dix-huit ans

"Tous les trois ans, le Conseil départemental de la Sarthe, propriétaire et gestionnaire de la Sarthe domaniale, prévoit des chômages de voie d’eau"... C'est ce qu'on appelle "les écourues", et c'est en ce moment, du 3 octobre et jusqu’au 25 novembre, entre le barrage d’Enfer en centre-ville du Mans d'une part, et le barrage de Cheffes chez les voisins du Maine-et-Loire d'autre part, quelques kilomètres en amont de la confluence de la rivière avec la Maine. La légère odeur de vase qui picote les narines en se promenant sur les quais vient de là !

On en profite pour réaliser ou planifier des travaux

De quoi s'agit-il donc ? Phénomène absolument pas naturel -qu'on se rassure, ce ne sont donc pas les effets d'une intense sécheresse-, les écourues sont provoquées mécaniquement et elles ont pour objet de nettoyer le lit de la rivière tout comme d'entretenir les berges, les pontons mais aussi et surtout les ouvrages hydrauliques appartenant aux collectivités ou aux riverains. "Des diagnostics sont également menés pour évaluer l'état de certaines installations et planifier des interventions" précise Vincent Loison, technicien au service eaux et rivières domaniales pour le Conseil départemental de la Sarthe.

Une période de moindre sollicitation de la ressource

"Parmi les conséquences, il y a l'impossibilité de naviguer durant toute l'opération d'abaissement du niveau de l'eau. On choisit par ailleurs volontairement de procéder aux écourues à cette période pour limiter les impacts sur les nappes en lien avec les pompages agricoles" explique François Boussard, vice-président du Conseil départemental de la Sarthe, président de la commission aménagement du territoire, agriculture et développement durable.

Une voiture volée il y a... dix-huit ans, sera retirée

Opération heureusement exceptionnelle, cette session d'écourues va aussi permettre, à hauteur de Malicorne, de "repêcher" un véhicule tombé à l'eau suite, semble-t-il, à un vol : "Ce sont des pêcheurs à l'aimant qui ont repéré la voiture dans la rivière il y a au moins six mois, elle avait été signalée volée il y a dix-huit ans" livre Vincent Loison. Le propriétaire est prévenu... "C'est lui qui la récupérera, ou la gendarmerie ou les assurances" : pas sûr en effet que le moteur redémarre au quart de tour !

Pour le Conseil départemental de la Sarthe, les opérations liées aux écourues représentent environ 400 000 euros dans le budget annuel.