En entrant dans l’arrière-salle du restaurant qui donne sur la rue des 4-Huyes, on a peine à croire que le moral soit en berne. Michel et Luc s’activent au-dessus du bac à plonge, lavant de bon cœur et de bonne humeur tout ce qu’on leur amène : "On est clients, on vient vient donner un coup de main !" racontent-ils dans le fracas des couverts tombant dans l’évier métallique. Bien que reconnaissant envers les deux acolytes, Philippe est moins enjoué : "Regardez la cave... Tout était inondé, à plus de quinze centimètres au-dessus de la porte"... cette porte en bas d’un escalier qui s’ouvre vers un espace encore gorgé d’eau d’où ressortent diverses choses dont peu seront finalement récupérables. "Les congélateurs et tout leur contenu sont fichus, pareil pour le système de pompe à bière...". Des craintes se font jour aussi sur les installations électriques.

Inquiétudes pour les murs

La liste des pertes s’allonge, et encore ! "Les pompiers viennent de terminer de pomper l’eau de la cave. Nous avons interdiction d’y pénétrer le temps qu’un expert vienne vérifier la solidité des murs". Après plus de trois jours d’immersion au total, Philippe Chevereau craint pour le bâtiment en lui-même. D’ailleurs, le propriétaire des murs est venu se rendre compte sur place. "J’ai contacté mon assurance, et je la rencontre ce mardi matin" explique Albert Foret, l’ancien tenancier du restaurant qui l’assure : "En seize ans à la tête de l’affaire, je n’ai jamais vu ça !". Pour Sandra Chevereau, le coup est rude : "Nous avons repris le restaurant il y a trois mois, et voilà...". Le restaurant "La Croix Blanche" est lancé dans ses démarches administratives et assurantielles, tout en restant ouvert : "On espère que nos clients comprendront...".