Au festival de bandes dessinées "Bulles d’Air", la fiction rencontre la réalité

12 octobre 2024 à 21h11 par Tanguy Papin

Ce dimanche 13 octobre, la base aérienne 105 Évreux-Fauville accueille des auteurs et dessinateurs de BD d’aviation et historique. Entre mémoires, récits de guerre et fictions d’anticipation, le 9e art rencontre ses inspirations.

Le festival n’accueillait le public que ce dimanche 13 octobre, mais "Bulles d’air" était inauguré dès la veille, par le commandant de la base aérienne 105, le colonel Christophe Piubeni, et le directeur de la librairie "BD’Lib" Didier Dupont. Pour cette 12e édition du festival, quatorze auteurs et dessinateurs ont fait le déplacement.


Un vecteur de mémoires


Avec les célébrations du 80e anniversaire du Débarquement et de la Libération, cette année 2024 a été riche pour la production de BD d’aviation, historiques ou au moins militaires. "Que ce soit sur des séries déjà existantes ou sur des publications de nouvelles histoires, l’impact été positif" raconte Didier Dupont. Souvent privilégiées pour s’adresser à un public jeune, plusieurs bandes dessinées ont été publiées sur la Bataille de Normandie.


Le cas "D-Day Stories"


C’est notamment le cas de "D-Day Stories", une œuvre publiée sous la forme d’un manga, la BD traditionnelle japonaise. Son scénariste, Wallace, a écrit une histoire adressée aux jeunes, "en faisant attention à ce qui est montré, la violence, le sang, la mort, mais quand même avec la volonté de faire voir la réalité de la guerre, notamment du côté des civils". Associé au dessinateur Tonda, Wallace a reçu le "Prix du souvenir mémoriel", décerné par le jury du festival.

Un lien solide avec la réalité


La journée d’inauguration permettait également au personnel de la base de profiter en petit comité du festival. Des militaires ont pu ainsi faire quelques achats et glaner des dédicaces. Certaines œuvres racontent, en quelque sorte, leur travail, leur vie. Le colonel Piubeni, commandant de la "BA 105", est justement grand amateur de bande dessinée : "C’est une manière ludique de revoir des moments de bravoure de notre histoire militaire, je lis même des albums qui parlent d’opérations contemporaines, sauf celles où j’ai moi-même servi".

Une exigence de réalisme


Même pour les BD plus fictionnelle, comme les dernières aventures des fameux Chevaliers du ciel, Tanguy et Laverdure, ce lien avec le réel est maintenu. Scénariste des récentes aventures des deux pilotes, Patrice Buendia constate qu’il faut faire face aussi aux exigences des "fanas d’aéro", comme il les appelle avec un sourire : "On est obligé d’être très rigoureux sur les modèles d’avions, leur aspect, leurs caractéristiques, avec beaucoup de documentation".


Contexte tendu


Une documentation également sur l’actualité mondiale, la géopolitique, qui servent toujours d’inspiration. Dans un contexte de tensions internationales, la fiction dépasse parfois la réalité. "Il y a quelques années, des auteurs ont été mis à contribution pour imaginer des conflits de demain, et les forces armées se sont appuyées sur ces fictions pour s’y préparer" confirme le colonel Christophe Piubeni.

En plus du festival de BD, la base 105 ouvre son musée au public ce dimanche 13 octobre. Des véhicules spéciaux  exposés en extérieur, au pied de la chapelle de la base construite à partir de la carlingue d’un vieux bombardier américain. "Bulles d’air" ouvre ses portes dès 10h. L’accès à la base se fait par navette au départ du magasin "Ambiances et Styles", près du centre commercial Carrefour, à partir de 9h45.