Blois : 200 agriculteurs ont crié leur colère

24 janvier 2024 à 18h38 par Bastien Bougeard

Les manifestants sont venus de l’ensemble du département, en tracteur pour la plupart, pour exprimer leur ras-le-bol. Le préfet du Loir-et-Cher, Xavier Pelletier, est allé à leur rencontre.

Il est à peine 11h quand le convoi de tracteurs remonte l’avenue du Maréchal-Maunoury à Blois. 86 véhicules convergent, en klaxonnant pour certains d’entre eux, vers la préfecture. Les agriculteurs loir-et-chériens se joignent au mouvement de grogne né il y a quelques jours dans le sud de la France. Avant d’atteindre leur destination, un détour est effectué devant l’entrée de la cité administrative. Des manifestants y déversent du lisier. Un message envoyé à l’Office français de la biodiversité selon Jeanne Hermant, la présidente des Jeunes Agriculteurs du Loir-et-Cher : "Nous leur avons laissé un petit cadeau ! Leurs contrôles sont stricts, ils arrivent dans nos exploitations, le pistolet à la ceinture, ils nous surveillent avec des jumelles. Nous ne refusons pas les contrôles pour autant, nous acceptons le dialogue, mais nous demandons aussi à avoir le droit à l’erreur, car nous sommes des entrepreneurs et nous risquons d’en commettre, nous voulons juste pouvoir travailler !".

Des revendications multiples


Chacun est venu avec ses revendications. Damien, céréalier à Fréteval, prône par exemple une remise à plat du système et une meilleure rémunération des agriculteurs face à des charges qui augmentent. Régis, qui est venu du Loiret, s’inquiète pour l’installation des jeunes : "Mon fils veut prendre la relève sur mon exploitation et je souhaite qu’il ne soit plus embêté par les normes contraignantes que nous connaissons". Mais un thème fait consensus : il faudrait changer les habitudes de consommation. "Nous sommes prêts à faire mieux, prêts à utiliser moins de produits phytosanitaires, mais il faut que tout le monde joue le jeu" souligne Jeanne Hermant.

Le préfet annonce des aides


En creux : ce sont les distributeurs, accusés de baisser les prix, et les consommateurs, qui sont visés. Le préfet du Loir-et-Cher Xavier Pelletier, venu à la rencontre des manifestants a appuyé son propos : "Je suis pour que ce département soit porteur d’innovation. Il faudrait réfléchir à favoriser le recours aux circuits-courts aussi bien dans les établissements publics et privés et rappeler qu’il y a une saisonnalité des cultures et donc des produits de saison". Le représentant de l’État a également annoncé réfléchir à la mise en place de dispositifs pour faciliter l’installation de jeunes agriculteurs et la tenue d’assises de l’eau au mois de mars où les agriculteurs seront associés. Le gouvernement pourrait annoncer des mesures en fin de semaine pour tenter de calmer la grogne.