Caen : attention, la brigade verte commence à verbaliser !
2 juin 2022 à 16h04 par Joris Marin / Crédit photo : Sweet FM
Depuis le 15 mars, la ville de Caen dispose d'une brigade verte pour faire face aux incivilités : jets de mégots, de détritus, crottes de chien non ramassées... Après une période de pédagogie, place à la répression, mais pas à tout-va. En deux mois, 25 infractions relevées en flagrant délit. Reportage.
C'est parti pour une patrouille à travers Caen, dans les environs de la mairie. L’œil aguerri, Fabien et Joffrey, "ASVP" -agents de surveillance de la voie publique- pour la ville depuis 2016, marchent entre 12 et 20 kilomètres par jour, assermentés pour gérer autant le stationnement payant que la brigade verte. Cette brigade en service depuis plus de deux mois a vocation à constater diverses infractions en termes d'incivilités : jets de mégots, de détritus, crottes de chien non ramassées... Car peu de choses suffisent pour nuire tant à l'agrément qu'à l'aspect d'une rue, d'une place ou d'un espace vert. Il en est de même pour les poubelles ménagères sorties hors des heures imparties à la collecte ou des dépôts sauvages d'encombrants. Les deux ASVP sont équipés d'un pantalon treillis, d'un moyen de communication avec une radio reliée au centre de commandement de la police municipale mais aussi d'un téléphone portable pour verbaliser et même... d'un gilet pare-balles ! En ce mardi 31 mai, après seulement 300 mètres de déambulation, nous sommes tombés sur une crotte de chien. Mais, pas de verbalisation, car pas de flagrant délit.
Titre :D'autres mauvais comportements
Titre :La récurrence de certaines incivilités
La pédagogie avant la répression
Les agents Fabien et Joffrey ne dégainent pas à tout-va le carnet de contraventions : "Le but n'est pas d'aller vers les gens pour leur mettre des amendes. On explique les choses. Et les trois quarts du temps, ça se passe bien. On essaie de leur faire comprendre qu'il y a des poubelles, des cendriers, des aménagements. Leur comportement s'améliore. Il faut que les gens aient une mentalité écologique". Si la brigade verte a vu le jour officiellement le 15 mars, un premier temps a été consacré à la pédagogie. "On est en mesure aujourd’hui de réprimer ces infractions, car les agents sont assermentés. Cela permet aussi de responsabiliser les personnes qui vont commettre ces incivilités et faire diminuer derrière cette forme de délinquance mais aussi la facture" explique Christophe Fournier, directeur de la police et de la sécurité urbaine de la ville de Caen, en évoquant la somme du million d'euros : tel est le coût annuel de ces incivilités dans la capitale du Calvados, auquel s'ajoute le préjudice environnemental, moins aisé à chiffrer.
Titre :Premier bilan
Titre :Analyse de ce bilan
Des amendes de 35 à 135 euros
La brigade verte mène des opérations coordonnées avec les agents de la propreté urbaine et de la police municipale. Chacun est susceptible d'apporter un certain nombre d’éléments à la police nationale, qui va essayer d’identifier l’auteur des faits. La mauvaise présentation des poubelles destinées à la tournée de ramassage est passible d'une amende de 35 euros. Comptez 135 euros pour les dépôts sauvages d'encombrants, jets de détritus, de mégots ou de chewing-gums, déversement de liquides pollués dans le réseau d'eaux pluviales, déjections canines ou encore pour le fait d'uriner sur la voie publique. En fonction du lieu, les problématiques sont diverses, comme le détaille Christophe Fournier : "Dans la rue Saint-Martin, nous avons des problèmes de mauvaise présentation des déchets. Si vous allez dans un square, peut-être qu'il y aura des déjections canines. Dans les ruelles à proximité des bars et des restaurants, on trouve parfois des individus qui urinent dehors. Et puis, dans les environs de la gare, le flux fait qu'il y a de nombreux déchets, notamment des mégots".