Championne de course à pied, cette Normande publie un livre sur l’anorexie

Pour parler de Romane Lemière, dégainons quelques chiffres. Cette jeune femme de 23 ans, originaire de la Manche, est suivie sur Instagram par près de 70 000 personnes. Sur les réseaux sociaux, l’alternante en dernière année de master à Caen -à l’école Win Sport School avec l'ambition ensuite de travailler dans la communication et l’événementiel- parle notamment de sa passion, la course à pied. Son chrono de référence sur le marathon : 2h44 ; 1h18 sur le semi-marathon. Cela dira quelque chose aux initiés. Mais ce ne sont pas que des amateurs de sport qui découvrent très fréquemment ses publications en ligne. "Je reçois quotidiennement, je pense, des messages venant de personnes atteintes d’anorexie et qui ne savent pas comment se faire aider, qui ne savent pas si on peut s’en sortir. Raison pour laquelle ça me tenait à cœur de faire ce livre pour soutenir, pour secourir les personnes qui sont sans solution. Il ne faut pas hésiter par exemple à aller voir un psychologue. Il faut oser en parler à ses proches. C’est la clé de la réussite, de la voie de la guérison". L’anorexie, un trouble du comportement alimentaire, que Romane Lemière connaît bien (malheureusement). Elle en a souffert pendant trois ans, jusqu’à ses 21 ans, flirtant même avec la mort.

"Un pas après l’autre" disponible en librairie

Pour Romane Lemière, les premiers signes de l’anorexie sont apparus à l’âge de 18 ans, au moment de l’entrée dans l’enseignement supérieur, à Caen. "Je pense que le déclic s’est produit dès l'instant où j’ai quitté la maison, dès l'instant où je me suis retrouvée seule". L’indépendance, synonyme d’épreuve qu’elle raconte dans son livre, "Un pas après l’autre", disponible dès ce mercredi 11 janvier. "J’y détaille mon histoire, car j’ai traversé une période difficile, qui est donc l’anorexie et qui touche pas mal de jeunes filles notamment. Je décris tout ce qui peut arriver aux personnes souffrant de cette maladie, comment on s’en sort, le combat que l’on mène, les difficultés ainsi que l’après". Mettre des mots sur ses maux, un travail loin d’être simple, qui lui aura pris un an et demi. Pour ce faire, elle a pu compter sur le Normand Sylvain Letouzé, ancien journaliste sportif, désormais conseiller régional et à l'écriture de nombreux ouvrages, co-auteur par exemple de l’encyclopédie du SM Caen en 2013. "Une à deux fois par mois, nous nous retrouvions. Il m’a aiguillée, mis en phrase mes sentiments et expériences pour transmettre au mieux les émotions que j’ai vécues. Tout ça dans un état d’esprit que je connaissais peu ces dernières années : la légèreté et l’humour", reconnaît celle qui annonce fièrement "avoir arrêté de me priver de tout au niveau de l’alimentation. Je m’autorise tout. Il faut manger pour courir, encore plus sur de longues distances".

Sept à dix entraînements par semaine

Le sport et Romane Lemière ; Romane Lemière et le sport sont étroitement liés -on n’oublie pas non plus son chien, un petit bouledogue français, Rio, qu’elle chérit plus que tout-. "Mon papa court depuis des années. Chez moi, cette pratique est récente. Je me suis concentrée sur la course à pied, il y a seulement six ans, après avoir touché à différentes disciplines", lâche celle qui effectue sept à dix entraînements par semaine en fonction de l’épreuve qu’elle prépare. Enfiler des chaussures de running, bien lui en a pris quand on sait qu’elle enchaîne les performances de premier plan et qu’elle collectionne les médailles. Prochaine course pour Romane Lemière, ce dimanche 15 janvier en Espagne, à Valence, lors d’un 10 kilomètres, avant la grande échéance du début d’année, le 5 mars, à l'occasion du semi-marathon de Paris. Son objectif à terme est d’être sélectionnée en équipe de France. Ce qui l'anime à chaque départ, c'est l’envie d’aller encore plus vite et de faire descendre le chrono. Une histoire de chiffres... Comme le poids affiché sur la balance. "Un pas après l’autre ", disponible dans les librairies, depuis ce mercredi 11 janvier, au prix de 18 euros aux éditions City. 304 pages.