Cyberattaque à Caen : s’adapter pour assurer le service public
5 octobre 2022 à 1h02 par Joris Marin / crédit photo : Sweet FM
En raison d’une cyberattaque déclarée ce lundi 26 septembre, les services de la ville de Caen, toujours impactés, sont contraints de fonctionner à l’ancienne. Au sein du service de la vie civile et citoyenne, les agents s’adaptent. Reportage.
"On a utilisé des feuilles et un stylo uniquement le premier jour, le temps qu’on se mette en place et qu’on arrive à trouver un système adapté à la situation". Emilie Chauchat n’a pas eu de douleur à la main, ni au poignet même si elle a l’habitude de tapoter sur son ordinateur pour assurer sa mission. Cette femme travaille à la ville de Caen au sein de la direction de la vie civile et citoyenne, plus précisément au service des affaires funéraires -autorisations de fermeture de cercueils, crémations et organisation des cimetières de la ville-, touché depuis le lundi 26 septembre par une cyberattaque -les messageries électroniques de l'ensemble du personnel de la ville de Caen, de la communauté urbaine Caen-la-Mer et du Centre communal d'action sociale restent hors service-. Très vite, un système adapté à la situation pour assurer le service public avec d’autres moyens a été déployé : mise à disposition de deux ordinateurs mais également d'une photocopieuse ainsi que de logiciels comme Word et Excel. De quoi délivrer des autorisations en bonne et due forme. Ce qui prend naturellement plus de temps qu’auparavant. "Les usagers s’adaptent aussi bien que nous. Dans mon service, nous sommes aussi en relation avec des entreprises. Il y a des interlocuteurs permanents, notamment les pompes funèbres. On essaie de communiquer au maximum afin d’expliquer la situation et de dédramatiser les choses. Nous sommes prêts à travailler en mode dégradé pendant encore quelques semaines, mais toujours en positivant".
Titre : Emilie Chauchat :
Les services travaillaient sur un plan de continuation d'activité
Une situation inédite, mais pas de quoi prendre au dépourvu Lydie Prellier-Bizouarne, directrice de la vie civile et citoyenne à la mairie de Caen depuis sept ans -cela regroupe trois services : les affaires funéraires, l'Etat civil et le service citoyenneté, soit une soixantaine d’agents-. "On commençait à travailler sur un plan de continuation d’activité depuis quelque temps, notamment depuis la crise du Covid. On sait que toutes les collectivités sont dans la ligne de mire des hackers. En clair, ce plan permet de se mettre en ordre de marche en cas de potentielle cyberattaque : comment on continue à travailler, quelles sont les missions prioritaires, les missions essentielles à maintenir et à ne pas maintenir pour pouvoir satisfaire au mieux les usagers ?". Face à cela, Lydie Prellier-Bizouarne insiste sur la créativité et l’agilité dont il faut faire preuve. La directrice de la vie civile et citoyenne à la mairie de Caen souligne aussi le travail de l’équipe informatique mobilisée pour réparer les dégâts. "On espère un retour à la normale dans quelques semaines pour faciliter la vie de nos équipes et l’accès aux services pour les usagers". Des usagers compréhensifs : "même s’il y a quelques personnes difficiles au guichet, qui s’impatientent pour la plupart et ne comprennent pas le pourquoi du comment". D'un point de vue judiciaire, Caen et Caen-la-Mer ont déposé plainte, ce mercredi 28 septembre.
Titre :Lydie Prellier-Bizouarne :