Empoisonnement du café à l'hôpital de Bayeux : une infirmière reconnait les faits
27 juin 2024 à 10h51 par Alizée Lanzarini
L'infirmière placée en garde à vue pour l'empoisonnement de plusieurs salariés du centre hospitalier de Bayeux le 19 juin, a reconnu avoir versé dans la cafetière de la salle de pause un médicament puissant. Elle a été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire.
Du nouveau dans l’affaire de l’empoisonnement de plusieurs agents du centre hospitalier de Bayeux. Le 19 juin, quatre salariées, deux infirmières et deux aides-soigantes, ont été prises de malaises après avoir bu du café dans la salle de pause du service des urgences. Les victimes avaient alors reçu un traitement leur permettant de reprendre rapidement connaissance. Dans la foulée, un lien a été établi avec la disparition de plusieurs ampoules de médicaments, dont de l’"Hypnovel" utilisé généralement pour endormir ou anesthésier, dans un véhicule du SMUR de Bayeux, le 9 juin et dans un box de déchocage, le 19 juin. "Les analyses toxicologiques réalisées permettaient de retrouver la trace, dans les urines des victimes et dans la cafetière, de Midazolam, produit anesthésique appartenant à la classe des benzodiazépines contenu dans l’Hypnovel. Des analyses plus poussées sont toujours en cours pour déterminer la quantité de cette molécule absorbée par chaque victime" indique le parquet dans son communiqué.
Deux ampoules versées dans la cafetière
Ce lundi 24 juin, une infirmière de 49 ans a été placée en garde à vue, suite à l’exploitation des images de vidéosurveillance de l’hôpital. Elles ont permis de constater qu'elle était restée, le mercredi précédent, "plusieurs minutes dans la salle de repos où se trouvait le café contaminé qu’elle avait ensuite bu en compagnie de trois de ses collègues". Un rapprochement a également était fait avec des malaises similaires, survenus le 17 octobre 2017, toujours à la suite de la consommation de café. Le parquet de Caen confirme que l’infirmière a reconnu avoir versé dans la cafetière deux ampoules de 50 milligrammes d’"Hypnovel", dérobées le jour même dans le box de déchocage. Elle explique son geste par son "état de très grande fatigue et avoir fait cela car elle voulait dormir". En revanche rien n’explique pour le moment son choix de diluer cette substance dans une cafetière accesible et destinée à d'autres membres du personnel. La quadragénaire a été mise en examen pour empoisonnement, administration de substances nuisibles et vol. Elle a été placée sous contrôle judiciaire et a l’interdiction d’exercer toute activité de soin ou de service à la personne et l’interdiction de se rendre au centre hospitalier de Bayeux.