Fille d’une pharmacienne calvadosienne, Elisabeth Borne est nommée Première ministre

Publié : 17 mai 2022 à 23h24 par Emilien Borderie

Après un long suspense et quelques fuites avérées, les services de la présidence de la République française l’officialisent ce lundi 16 mai : Elisabeth Borne succède à Jean Castex à l’hôtel de Matignon et devient, un mois après son 61e anniversaire, la deuxième femme à occuper ce poste depuis Edith Cresson, il y a... 31 ans !

Il s’est dit qu’il s’agirait d’une femme, qu’elle serait de sensibilité de gauche. A peine réélu, Emmanuel Macron avait évoqué une fibre écolo. Son nom était sorti une première fois, à peu près au moment de l’annonce de sa candidature aux élections législatives dans la sixième circonscription du Calvados, et finalement c’est bien elle : Elisabeth Borne, tout juste 61 ans, native du XVe arrondissement de Paris, d’un père d’origine russe devenu résistant en France qu’elle a perdu à l’âge de 11 ans et d’une maman pharmacienne à Livarot, a été nommée, ce lundi 16 mai, Première ministre. La tradition républicaine veut qu’elle soit à présent chargée de constituer un gouvernement.


Le tacle immédiat d'Hervé Morin


Parmi les premiers à réagir, Hervé Morin : "Emmanuel Macron avait dit au soir de sa réélection que cette ère nouvelle ne serait pas la continuité du quinquennat qui s’achève, nommer Elisabeth Borne à Matignon est la première faute de ce quinquennat : ce n’est pas une Première ministre, c’est une collaboratrice issue de la technocratie. Rien ne change" attaque le président du Conseil régional de Normandie. A l’inverse, Christophe Blanchet, député LREM du Calvados, adresse ses félicitations à une "femme déterminée et engagée au service de notre pays qui l’a déjà montré pendant ces cinq années au côté d’Emmanuel Macron" et lance : "Vive la Normandie, terre de Premier ministre" faisant allusion au Manchois Bernard Cazeneuve et au Havrais Edouard Philippe.

Parcours essentiellement public


Le poste, à Matignon, sera occupé par quelqu’un qui est "attaché à la question sociale, environnementale et productive" avait déclaré le président de la République dans la foulée de sa réélection pour un second mandat. Le choix d’Elisabeth Borne apparaît en phase : l’intéressée fut un temps salariée de la Sonacotra -entreprise publique chargée du logement des immigrés- avant de devenir conseillère au ministère de l’Education nationale sous Lionel Jospin, directrice de la stratégie de la SNCF, cadre chez Eiffage, responsable du cabinet de Ségolène Royal alors ministre de l’Ecologie, patronne de la RATP, puis elle-même ministre, des Transports, de la Transition écologique et enfin du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion.