Incendie de Lubrizol : les associations demandent plus de sévérité pour les industriels
26 septembre 2023 à 13h25 par Julien Dubois / crédit photo : Sweet FM
Une manifestation était programmée ce mardi 26 septembre à Rouen pour marquer le quatrième anniversaire de l’incendie sur les sites de Lubrizol et de Normandie Logistique : rappelant que plus de 9000 tonnes de produits chimiques étaient parties en fumée, les associations de victimes restent mobilisées pour éviter qu’un tel évènement ne se reproduise.
Un impressionnant nuage noir et plus de 9000 tonnes de produits chimiques parties en fumées. L’incendie survenu le 26 septembre 2019 à Rouen, sur les sites des entreprises Lubrizol et Normandie Logistique, a marqué les mémoires et renforcé les attentes en matière de sécurité industrielle. "Notre association essaie de faire en sorte de faire évoluer les choses, pour que demain on ne se retrouve pas confronté à ce type de situation. On ne va pas rejouer la partie de Lubrizol, elle est jouée, mais le but c’est surtout d’éviter d’avoir à l’avenir une nouvelle catastrophe sur le territoire" rappelle Christophe Holleville, secrétaire et porte-parole de l’Union des victimes de Lubrizol.
Titre :Reportage de Julien Dubois :
Des sanctions jugées dérisoires
L’Union des victimes de Lubrizol a récemment adhéré à France Nature Environnement, ce qui lui a permis de participer à une réunion d'échange le 19 septembre avec des responsables de sites industriels rouennais et de les interpeller sur les questions de sécurité. Près de 80 sites Seveso sont répertoriés en Seine-Maritime et dans l’Eure. Et en cas d’accident sur l’un d’eux, Christophe Holleville estime que les sanctions financières encourues sont dérisoires : "Quatre ans après, certains industriels préfèrent jouer avec la sécurité et les rejets atmosphériques, plutôt que de faire de gros investissements, parce qu’ils savent qu’ils ne seront condamnés à quasiment rien".
L'enquête sur l'incendie avance lentement
Sur le plan judiciaire, aucune date de procès n’est pour le moment évoquée, malgré la mise en examen de Lubrizol pour quatre chefs d’accusation : "Déversement de substances nuisibles", "déversement de substances nuisibles dans les eaux", "rejet en eau douce de substances nuisibles au poisson", "exploitation non conforme d'une installation classée". "Le dossier judicaire, quatre ans après, avance plutôt à petits pas de fourmis. On a écrit en février 2023 au juge d’instruction pour demander des éléments complémentaires car on n’a pas de doute aujourd’hui que le feu est bien parti de Lubrizol. On reste un petit peu en attente, et on espère que la mobilisation permettra de faire évoluer le dossier sur cet aspect-là" souligne Gérald Le Corre, de la CGT 76.
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