Hormis la gare du Mans inaugurée en 1854 quelques centaines de mètres plus bas, aucune autre bâtisse remarquable ne peut prétendre rivaliser en âge, dans le quartier, avec la chapelle Saint-Joseph : cet imposant édifice, construit en 1860, est pourtant voué... à la démolition. Intégrée à l'institution scolaire catholique du même nom, la construction domine le milieu de l'avenue du Général-Leclerc et s'impose à la vue des passants qui remontent vers le centre-ville. Oui mais voilà, les lieux ont plutôt triste allure : des herbes folles sur le linteau du fronton, des pierres de taille qui s'effritent un peu peu partout, des traces d'humidité en de nombreux endroits... Selon l'organisation catholique qui gère l'endroit, la fragilité générale du lieu et son grand manque de praticité obligeraient à injecter une somme d'argent déraisonnable si l'on voulait sécuriser et restaurer.

Deux pétitions en ligne

L'idée un peu folle de conserver la chapelle et de lui donner une seconde jeunesse a donc vite été écartée, au profit d'un projet de reconstruction complète : une fois l'endroit rasé, il est prévu d'ériger un nouveau lieu de culte en ayant recours cette fois-ci, non plus aux tailleurs de pierre, mais aux bétonnières. Les images de synthèse du futur bâtiment, pour le moins neutre et cubique, font bondir les amoureux du patrimoine qui, sur les réseaux sociaux, dénoncent "la mocheté" du projet, "un truc à l'allure immonde", ou encore "une énième erreur gravissime tant en matière d'urbanisme et d'esthétique qu’en termes de dimension spirituelle"... Deux pétitions visant à stopper le processus de destruction sont en ligne : la première, forte de 12 600 signatures remonte à 2020 déjà -une première alerte...- et la seconde, initiée très récemment, en compte environ 500.

Steevy Boulay s'en mêle

Soutien peut-être plus symbolique qu'autre chose, un certain... Steevy Boulay a très vite décidé de prendre fait et cause pour le bâtiment menaçant et menacé : "Non à la démolition de notre chapelle ! Monseigneur l’Evêque et monsieur l’architecte des bâtiments de France valident. Les gens sont fous, détruire le plus beau bâtiment de l'avenue..." écrit sur sa page Facebook le chroniqueur télé qui a grandi et qui vit toujours au Mans, avant de relayer l'une des deux pétitions lancées pour sauvegarder Saint-Joseph.