Les populations de nos régions au crible de l’INSEE
30 décembre 2021 à 17h27 par Nicolas Terrien
Les Pays-de-la-Loire gagnent des habitants, alors que la Normandie et le Centre-Val-de-Loire restent stables. Focus sur les évolutions démographiques de ces trois régions.
L’INSEE établit à 3 806 461 le nombre d'habitants en Pays-de-la-Loire, ce qui situe la région au huitième rang national. Entre 2013 et 2019, la population ligérienne s’est accrue de 24 270 habitants par an, soit l’équivalent des communes de Sablé-sur-Sarthe et Châteaubriant réunies. La population augmente en moyenne annuelle de 0,7%, ce qui situe le territoire en troisième place pour son rythme de croissance derrière la Corse et l’Occitanie. Ceci avec quelques nuances : Loire-Atlantique, Maine-et-Loire et Vendée gagnent des habitants, tandis que la Mayenne et la Sarthe connaissent une relative stabilité de leur population. La dynamique démographique est essentiellement concentrée dans l’agglomération nantaise et son littoral avec 38% du gain régional en population.
La Loire-Atlantique concentre l’attractivité
A l’inverse, d’autres territoires perdent désormais de la population entre 2013 et 2019 alors qu’ils en gagnaient encore entre 2008 et 2013, comme les communautés de communes de Sablé-sur-Sarthe et de Mayenne Communauté notamment. 15% des Ligériens sont sarthois (566 412 habitants), soit une baisse de 2 625 habitants qui est l’équivalent d’une commune comme Noyen-sur-Sarthe. Le Mans Métropole maintient une dynamique haussière (+280 habitants par an en moyenne) qui semble bénéficier surtout à Mulsanne, à Parigné-l’Evêque et à Arnage. La ville du Mans semble perdre de la population au rythme modéré de 65 habitants par an. La Sarthe se place au 77e rang des départements métropolitains pour le rythme de croissance. En sud Mayenne, l’essentiel de la croissance démographique est porté par Château-Gontier avec un gain de 75 habitants en moyenne annuelle.
Stabilité en Centre-Val-de-Loire...
Au 1er janvier 2019, la région Centre-Val-de-Loire compte exactement 2 573 180 habitants, soit 4% de la population française. Une tendance qui reste stable, puisqu’elle ne s’accroît que de 440 habitants en moyenne chaque année, "soit une progression annuelle de la population presque nulle" précise l’étude. Il est à noter que le Loiret et l’Indre-et-Loire sont les départements les plus peuplés. A eux-seuls, ils regroupent la moitié de la population régionale, et sont en croissance constante. Le nombre d’habitants en Eure-et-Loir et en Loir-et-Cher diminue peu (- 0,1 %). Côté eurélien, l’excédent du solde naturel (plus de naissances que de décès) compense en partie le déficit du solde migratoire (plus de départs que d’arrivées). Dans le Loir-et-Cher, le solde naturel est négatif, tandis que le solde migratoire est nul. On relèvera aussi que parmi les quarante communes les plus peuplées de la région, les plus fortes baisses sont constatées dans des communes-centre d’aire d’attraction des villes de moins de 50 000 habitants : les populations de Nogent-le-Rotrou et Vendôme ont le plus fortement diminué (de -1,7% à -1,3% par an) au profit de communes dans les zones d’influence urbaine d’Orléans et de Tours.
... et en Normandie aussi !
Au 1er janvier 2019, la population normande atteignait 3 325 032 habitants. La Normandie est la dixième région de France métropolitaine la plus peuplée, désormais devancée par la Bretagne. Après avoir gagné des milliers d’habitants entre 2008 et 2013 (+7 000 par an), la région marque le pas entre 2013 et 2019 (-550 habitants par an). Pourtant, la population reste globalement stable. En effet, les naissances sont plus nombreuses que les décès mais les sorties du territoire normand sont plus conséquentes que les entrées, ce qui rend le solde migratoire apparent déficitaire. Selon les départements, les évolutions démographiques sont diverses : les populations du Calvados et de l’Eure augmentent légèrement, celles de la Manche et de l’Orne diminuent, et la Seine-Maritime ne bouge pas. Pour l’Orne, on parle même de déclin démographique avec une population qui se réduit de 1 480 habitants chaque année en moyenne. Si Alençon, Valframbert et Condé-sur-Sarthe gagnent des habitants, beaucoup d'autres localités en perdent : Mortagne-au-Perche (-1,1% par an), Tourouvre-au-Perche (-1,1% par an), Bellême (-1,4% par an) ou encore Val-au-Perche (-1,8% par an). Le déclin démographique est presque dramatique à Vimoutiers qui a perdu 20% de ses habitants en dix ans !