Loir-et-Cher : la grande distribution dans le viseur des agriculteurs

29 février 2024 à 15h15 par Nicolas Terrien

Des opérations coup de poing ont encore été menées ce mercredi 28 février dans des grandes et moyennes surfaces de Vendôme et de Blois. Une deuxième visite d’agriculteurs en croisade contre les produits étrangers après un premier passage deux jours plus tôt.

Des actions dans des supermarchés de Vendôme avant de prendre la direction de Blois. Ce mercredi 28 février en début d’après-midi, un convoi d’une quinzaine de tracteurs est stationné à hauteur de La Chapelle-Vendômoise pour une pause casse-croûte. Le temps de se restaurer avant de gagner l’agglomération blésoise, encadré par des motards de la gendarmerie. "Nous allons effectuer des contrôles à Cora, puis à Leclerc" expose Frédéric Prégeant. Cet agriculteur de Saint-Firmin-des-Prés coordonne localement ces opérations "coup de poing" menées depuis deux jours entre Blois et Vendôme. Le but est d’aller identifier les produits d’origine non-française dans les rayons, et de les en enlever. Car ils sont, aux yeux de ces exploitants, l’incarnation d’une concurrence déloyale qui les étouffe.

Titre :Ecoutez le reportage de Nicolas Terrien :

Dialogue courtois entre agriculteurs et direction


Vers 15h30, les tracteurs prennent position aux abords de l’hypermarché Cora de Blois 2. Une petite quarantaine d’agriculteurs est à pied d’œuvre, prête à pénétrer dans le magasin sous les regards étonnés d’une clientèle souvent familiale en ce mercredi après-midi. Une remorque se positionne devant une des entrées principales du magasin, prête à déverser son odorant chargement. "Si on pouvait éviter, ça m’arrangerait" s’inquiète Christelle Gallais, directrice, venue à la rencontre des manifestants. "On est là pour négocier" tempère Frédéric Prégeant, notamment la quantité de produits qui va être prélevée en rayon afin que l’action ne soit pas considérée comme un vol... Les deux parties s’accordent sur cinq caddies.

Titre :Un reportage de Nicolas Terrien :

Les produits au crible


Sylvain, céréalier à Villierfaux, s’est procuré un de ces caddies, certain de pouvoir le remplir des produits visés. "Ces courgettes sont françaises, et ça, ça vient d’où ?" s’interroge-t-il devant une cagette d’aubergines... Plus loin, c’est Joël qui analyse un sachet de cacahouètes : "On en produit en France ?". En tous cas, Liliane, exploitante à Danzé, en est certaine, "des prunes, on en produit en France, et celles-ci viennent des Etats-Unis ! Vous trouvez-ça normal ?" demande-t-elle en jetant le sachet de fruits dénoyautés dans un chariot déjà bien rempli des produits prélevés qui -heureusement- ne seront pas jetés. Ils devaient être donnés à des associations d’aide alimentaire locales, et sous le contrôle d’agriculteurs soucieux que les enseignes jouent le jeu, et ne remettent pas les produits en rayon une fois la contestation éloignée.