9 000 serviettes hygiéniques distribuées dans les collèges sarthois

Crédit : Clément Rohée

9 mars 2021 à 16h13 par Clément Rohée

Courant avril, les 75 collèges de la Sarthe seront dotés de serviettes hygiéniques lavables afin de les mettre à disposition des élèves. Objectif : lutter contre la précarité menstruelle et soutenir l'économie locale.

Des chaussons... aux protections hygiéniques. Depuis 1928, Plastigom, société installée à Champagné, fabrique des chaussures et des chaussons. Lorsque la crise sanitaire et le confinement sont apparus en mars 2020, les salariés se sont mis à coudre des masques. "On en fabriqué plus de 60 000. On s’est donc dit qu’on était capable de faire autre chose" souligne Anne-Lise Morin, dirigeante de Plastigom. Pour se diversifier, l’entreprise champagnéenne s’est associée avec Week’Up, une start-up sarthoise créée par Corinne Boulay. "A la base, j’ai conçu une coupe menstruelle pliable et made in France. Et puis, de nombreuses personnes sur les réseaux sociaux m’ont demandé une gamme de serviettes lavables. C’est comme ça que l’idée est née" explique Corinne Boulay.Ecouter le reportage




Corinne Boulay et Anne-Lise Morin, les deux chefs d'entreprises sarthoises qui se sont associées pour créer les serviettes hygiéniques lavables


Un sujet de société


Les premières serviettes lavables sont sorties d’usine début décembre 2020. Un mois plus tard, le Conseil départemental de la Sarthe contacte les deux femmes avec l’intention de distribuer ces protections hygiéniques dans les 75 collèges du territoire : "C’est un sujet de société (la précarité menstruelle, NDLR) qu’on se doit de traiter. Et puis il s’agit de soutenir aussi le projet de deux Sarthoises" glisse Dominique Le Mèner, président du Conseil départemental. Une commande de 9 000 serviettes a été passée. Courant avril, elles seront livrées aux infirmeries des différents établissements qui se chargeront de les distribuer aux collégiennes. La précarité menstruelle est aujourd’hui un enjeu de santé et de lutte contre l’exclusion scolaire précise la collectivité.


"On prend le coup de main"


C’est ainsi que les 16 salariés de Plastigom à Champagné se sont mises à concevoir des serviettes hygiéniques en tissu. Derrière sa machine à coudre, Corine, 22 ans de métier, plutôt habituée à fabriquer des charentaises, a appris à élaborer ces protections : "C’est légèrement plus technique, il faut un peu plus de précisions pour que le produit fini soit parfait mais à force d’en faire on prend le coup de main". Et Corine devrait encore voir passer de nombreuses serviettes hygiéniques sous ses doigts. Plusieurs départements voisins de la Sarthe sont intéressés par la démarche afin, pour eux aussi, de lutter contre la précarité menstruelle dans leurs collèges.



Corine, salariée de Plastigom depuis 22 ans


Ecouter Dominique Le Mèner