ADMR 41 : "Nous sommes au bout de ce que nous pouvons faire"

Alexandre Hausknost, directeur de l'ADMR de Loir-et-Cher.

Crédit : Nicolas Terrien

Publié : 31 mars 2021 à 20h41 par Nicolas Terrien

Après plus de trois mois de conflit ouvert entre la CGT et la direction de l'ADMR 41, les syndicats doivent se prononcer sur les propositions émises le 23 mars dernier.

Quelques jours après la réunion de négociation entre le Conseil départemental, la direction et les syndicats, le directeur de la structure d’aide à domicile qui emploie 1 200 personnes en Loir-et-Cher égrène les propositions faites aux représentantes des salariées, "mais sans toucher à la convention collective" reconnaît Alexandre Hausknost. C’est peut-être le premier écueil au regard des revendications des grévistes portées presque quotidiennement depuis le 21 décembre 2020. "Nous nous proposons d’augmenter les heures de travail pour les personnes qui le souhaitent, ainsi que d’assouplir les conditions de passages des grilles salariales". De plus, pour répondre aux questions liées à la mobilité, le Conseil départemental et l’ADMR vont lancer un appel d’offre pour mettre 300 à 400 véhicules à disposition des aides à domicile d’ici la fin de l’année. Seule condition : effectuer au moins 120 heures de travail mensuel.


Alexandre Hausknost


La grève, stop ou encore ?


"Ces propositions représentent 1,5 million d’euros", indique le directeur de l’ADMR 41, qui, au passage, fait une mise au point sur la situation financière de la structure. "Elle est beaucoup moins bonne que ne le prétend la CGT. Il est faux de dire que nous dégageons un excédent de 7 M€ !" En revanche, l’association a relevé la tête après cette année 2016 où une vingtaine de postes avait dû être supprimée. Toutes ces propositions ont été formulées par écrit aux syndicats le 26 mars. La CFTC, le syndicat représentatif au sein de la structure, semble enclin à les valider. Et la CGT, non-représentative mais mobilisée depuis plus de trois mois ? « Nous avons eu un simulacre de négociation », tance Ana Fernandès, la figure de proue de la contestation cégétiste. "On voudra se fiche des salariées que l’on s’y prendrait pas autrement !"



Pour les grévistes, "le mouvement est suspendu pour le moment, mais nous reprendrons sous une autre forme" © Nicolas Terrien


Encore, mais autrement !


"Il n’y a rien là-dedans qui corresponde à nos revendications" poursuit-elle, en les rappelant encore et encore : une augmentation du taux horaire de 1,2%, le remboursement des frais kilométriques à 40 centimes au lieu de 35... Mais ce qui insurge Ana Fernandès, c’est cette prime mensuelle pour la prise en charge du lavage des blouses, "1 euro par mois !". Autant dire que les grévistes ne comptent pas en rester là, même si trois mois de mouvement ont laissé des traces, et même une certaine lassitude. "On ne se mobilisera plus tous les jours, mais au moins une fois par semaine". De son côté, le directeur Alexandre Hausknost prévient : "Nous sommes arrivés au bout de ce que nous pouvions proposer, et il n’y aura plus de contre-propositions !".


Ana Fernandès