En Sarthe, un retour aux 90 km/h contre l'avis du préfet

Patrick Dallennes, préfet de la Sarthe

Crédit : Préfecture de la Sarthe / Facebook

2 juillet 2020 à 14h42 par La rédaction

Patrick Dallennes, préfet de la Sarthe, ainsi que l'ensemble des représentants de l'Etat présents au sein de la commission départementale de la sécurité routière, ont voté contre le rehaussement de la limite maximale de 80 à 90 km/h sur les axes secondaires.

C'est acté : en Sarthe, plus de 600 kilomètres de routes secondaires repasseront, d'ici à la fin de l'été, à une limite maximale de vitesse fixée à 90 km/h. L'abaissement à 80 km/h, institué au plan national le 1er juillet 2018 et dont on peut soupçonner qu'il avait été un élément déclencheur de la crise des "gilets jaunes", n'y sera plus qu'un souvenir. Pour autant, en terre sarthoise, la décision se prend en désaccord avec le préfet : intervenant ce jeudi 2 juillet au sein de la commission départementale de la sécurité routière réunie pour évoquer le sujet, Patrick Dallennes a souligné que l’accidentologie restait "préoccupante en Sarthe depuis le début de l’année, malgré la période du confinement qui s’est pourtant accompagnée d’un effondrement du trafic routier", ajoutant qu'on comptait treize morts depuis le 1er janvier 2020, contre onze l’année dernière sur la même période "à cause de ce fléau de l’insécurité routière qui frappe encore de trop nombreuses familles".


Ne pas allonger les temps de parcours


Dominique Le Mèner, président du Conseil départemental de la Sarthe, a pour sa part exprimé son souhait de revenir à la limitation initiale : "L’objectif recherché est la réduction du temps de parcours entre les principales villes éloignées de l’agglomération mancelle et Le Mans, centrale en termes d’aménagement du territoire, afin de ne pas pénaliser les territoires ruraux" explique-t-il, avant de préciser que "dans un contexte économique dégradé avec la crise sanitaire actuelle, il convient de ne pas éloigner les habitants des bassins d’emplois". Après discussion, les membres de la commission ont procédé au vote : il en a résulté un avis défavorable -les représentants des services de l’État ont unanimement voté contre ce projet de relèvement de la vitesse maximale-. Le vote faisait apparaître un partage des voix égal, c’est la voix dite "prépondérante" du préfet qui l'a emporté.


La commission rend un avis consultatif


L'avis de la commission départementale de la sécurité routière revêt, au plan juridique, un caractère purement consultatif. Si l'exécutif local a donc pu "remporter la partie", -de manière circonstanciée, précisons-le, puisque seules les anciennes routes nationales ou les liaisons structurantes seront concernées par le relèvement à 90 km/h, pas les axes plus étroits, plus sinueux- il lui incombe toutefois désormais l'obligation, à ses frais, de la mise en place de la signalisation routière -panneaux- correspondante. Les services de l'Etat devront, de leur côté, adapter les "seuils de déclenchement" des radars automatiques sur les sections concernées.