Le Mans : ils dénoncent un projet de loi "liberticide"
Ils étaient environ 400 devant les grilles de la préfecture
Crédit : Jonathan Lateur
17 novembre 2020 à 22h25 par La rédaction
Près de 400 personnes manifestaient dans la soirée de ce mardi 17 novembre au Mans, contre le projet de loi "Sécurité globale" présenté comme étant un rempart aux "cabbales anti-flics".
Ils l'estiment contraire à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, ni plus ni moins : la loi "Sécurité globale", défendue par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, portée par plusieurs députés de la majorité, eux-mêmes soutenus par des parlementaires LR, a suscité de nombreuses manifestations de militants de gauche, de représentants associatifs ou humanistes ce mardi 17 novembre. Au Mans, ils ont été jusqu'à 400 à se réunir dans la soirée devant les grilles de l'hôtel de préfecture, criant au "pays de dictature !", à une "Loi liberticide" ou interrogeant encore : "Qui nous protège de la police ?".
L'usage "malveillant" d'images des forces de l'ordre
La disposition qui fait le plus grincer des dents concerne l’article 24 du texte, visant à pénaliser l’usage "malveillant" d’images des forces de l’ordre, via les réseaux sociaux notamment. La diffusion "du visage ou tout autre élément d’identification" d’un policier ou d’un gendarme en intervention lorsque celle-ci a pour but de porter "atteinte à son intégrité physique ou psychique" serait punie d’une peine pouvant aller jusqu'à un an de prison assortie d'une amende de 45 000 euros. Objectif ? Empêcher les "cabbales" contre les agents tenus d'assurer le respect des lois.
Protection des policiers contre restriction des libertés
Les manifestants eux, y voient l'avènement d'une "loi sécuritaire qui ne protège plus les citoyennes et citoyens français, pire, qui encourage l’impunité de ceux qui pourraient être les auteurs d'actes de police arbitraires". Evoquant "un changement radical et inacceptable dans l’approche des politiques publiques en matière de sécurité", l'antenne sarthoise de la Ligue des droits de l'homme dénonce en outre "un passage en force en plein état d’urgence sanitaire, sans le temps du débat et de la concertation nécessaire".