Le pass sanitaire avant le plat du jour
Pour s'asseoir dans un bar, il faut désormais justifier de la vaccination ou d'un test négatif
Crédit : Nicolas Terrien
Publié : 9 août 2021 à 18h15 par Nicolas Terrien
Depuis ce lundi 9 août, le "pass sanitaire" est exigé à l'entrée des bars et des restaurants. Premiers ressentis dans les brasseries blésoises.
Un nouveau geste du quotidien, presque un réflexe. "De toute façon, on n’a pas le choix, on est bien obligé !" soupire Philippe, attablé au "Bar de l’Agriculture" à Blois dans la matinée de ce lundi 9 août. Face à lui, Catherine présente son QR code. "Voilà, tout est comme ça maintenant..." : c’est donc bon gré mal gré que la France se plie à cette nouvelle extension du pass sanitaire. Au moins jusqu’au 15 novembre, il faut désormais dégainer son smartphone et montrer le QR code qui atteste d’un parcours vaccinal complet -ou sinon d’une attestation médicale ou d’un test de moins de 72 heures- avant de s’installer dans un restaurant ou sur la terrasse d’un bar.
"On fait comme on peut"
Un brin fataliste aussi, Thibault Chenet, cogérant de "L’Agriculture" : "Maintenant, au lieu de dire bonjour, on dit : présentez-nous votre QR code. Les formules de politesse changent", au grand dam d’une profession qui navigue au gré des règlements sanitaires plus ou moins aisés à appliquer. "On fait comme on peut. J’ai mis deux portables en plus à disposition du personnel pour scanner les codes" poursuit le cafetier blésois. Certes, son établissement est peu fréquenté en août, mais il l’assure, "cela entraîne une baisse de fréquentation". C’est à la rentrée qu’il la mesurera, notamment auprès de sa très nombreuse clientèle lycéenne, encore peu vaccinée.
Thibault Chenet, cogérant de "L'Agriculture" © Nicolas Terrien
"Tout le monde est sous tension"
Au restaurant "Le Bœuf Gourmand", Tony Billard se serait bien passé de cette nouvelle -et énième- contrainte. "Cela crée une ambiance délétère. Tout le monde est sous tension. C’est mon ressenti du moment" exprime le restaurateur blésois à l’issue de son service du midi. "Nous avons juste déploré une personne sans pass qui nous a copieusement insulté". Comme tous ses collègues de France, le restaurateur de Blois a dû s’organiser avec son personnel, et craint la rentrée. "Où en serons-nous ?" s'interroge-t-il, d’autant que son restaurant est situé juste en face de la Halle-aux-Grains, par ailleurs centre de congrès dont le premier, fin août, sera... l’université d’été du PS !