Loir-et-Cher : très mauvaise année pour les moissons
En Loir-et-Cher, la campagne de moissons 2020 affiche des baisses de rendements de 25% en moyenne
Crédit : Nicolas Terrien
20 juillet 2020 à 20h12 par Nicolas Terrien
2020, annus horribilis... Et ce coup-ci, la crise sanitaire n'y est pour rien. Ce sont les conditions climatiques qui aboutissent à des baisses de rendements allant de 25 à 30%, au grand dam des céréaliers qui voient poindre de nouvelles difficultés.
Les campagnes de moissons s’enchaînent d’année en année, et les bonnes nouvelles deviennent rares. En 2016, les récoltes avaient pour la plupart disparu sous les eaux des inondations du mois de juin. Les grandes sécheresses de 2018 et 2019 ont encore abouti à des récoltes amoindries. "2020 est encore une très mauvaise année" soupire Arnaud Bessé, le président de la Chambre d’agriculture de Loir-et-Cher. La faute aux à-coups climatiques depuis les ensemencements d’automne : une pluviométrie en baisse de moitié d’août à octobre, un excès d’eau de novembre à janvier, un temps très sec du 10 mars au 20 avril 2020 et enfin des mois de mai et juin pluvieux qui n’ont pas remédié au stress physiologique des cultures.
25% de baisse de rendement en moyenne
D’ici la fin de cette semaine, les moissons seront achevées en Loir-et-Cher. A la pesée, le verdict est sans appel. Le blé tendre, culture phare dans le département avec 74 000 hectares emblavés, affiche des rendements moyens de 50 à 55 quintaux à l’hectare lorsqu’ils en assurent 65 à 70 en situation normale. Le blé dur est encore plus impacté, avec 45 à 50 quintaux seulement cette année, soit une baisse de 30%. De plus, "le climat de l’automne a abouti à 13 000 hectares de moins en blé tendre" ajoute Arnaud Bessé. Les céréaliers ont en effet préféré se reporter sur des cultures d’été types sorgho, lin, millet, soja ou tournesol qui seront tous récoltés en septembre.
Qualité "extra"
C’est peut-être la seule consolation dans ce triste panorama. "Les poids sont bons, tout comme les teneurs en protéines" précise le président de la Chambre. Reste à valoriser au mieux ces productions sur des marchés attiédis par la situation sanitaire, et dont les cours se décident au niveau mondial. "Les prix se maintiennent, mais ne permettent pas de rattraper les pertes de production". Des exploitations céréalières du Loir-et-Cher pourraient se retrouver encore fragilisées après cinq années compliquées. "Nous allons devoir réfléchir à des solutions d’accompagnement pour certaines d’entre elles". Dans ce contexte sanitaire et social très tendu, l’agriculture était à peu près parvenue à tirer son épingle du jeu... Mais la voici rattrapée par son aléa numéro un contre lequel il est quasi impossible d’agir : le climat.