Perche : ils s'affranchissent des industriels pour créer leur propre marque

Aurélie Suzanne, éleveuse à Eperrais, rêve de créer une gamme de produits laitiers sous la marque "P

Crédit : Nicolas Terrien

Publié : 17 février 2021 à 19h34 par Nicolas Terrien

Un petit groupe d'éleveurs laitiers a déclaré son indépendance pour vendre son lait. En 2021, un laboratoire de transformation de la crème sera construit dans le secteur de Mortagne-au-Perche.

"Le but, c’est de redonner le fruit du travail effectué aux éleveurs" résume Samuel Sarciaux. Cet éleveur installé à Eperrais s’est lancé dans une démarche de prise d’indépendance envers les collecteurs de lait avec Pascal Blanchard (Moutiers-au-Perche) et Pascal Lecointre (Fontaine-Simon). Les crises du lait successives depuis 2009 ont achevé de convaincre les trois producteurs, surtout lorsque les collecteurs payent 320 euros les mille litres de lait pour des coûts de production s’élèvant entre 360 et 380 euros. "Aujourd’hui, nous sommes à plus de 400 euros" poursuit Samuel Sarciaux, seulement deux ans après avoir lancé la marque "Pur Perche".


Samuel Sarciaux


Une première victoire


Les trois producteurs sortent annuellement 1,6 million de litres de lait, et devraient atteindre les 2 millions en 2021 grâce à l’intégration d’un quatrième éleveur du Perche ornais. "Nous sommes présents dans plusieurs hypermarchés percherons, mais aussi du Centre-Val-de-Loire et de la région parisienne, nous travaillons également pour la restauration collective" expose Aurélie Suzanne, associée sur l’exploitation d’Eperrais. Le tout avec une évidente satisfaction, comme le souligne l’éleveur eurélien Pascal Lecointre : "Déjà, nous rentrons dans nos charges, et nous nous dégageons du revenu". Et d’autres idées s’amorcent.


Aurélie Suzanne



L'Eurélien Pascal Lecointre et les Ornais Aurélie Suzanne et Samuel Sarciaux ont un point commun : ils sont "Pur Perche" ! © Nicolas Terrien


Elaborer des produits transformés


"Aujourd’hui, nous produisons 75% de lait écrémé dont on extrait de la crème que nous revendons aux industriels au cours du jour" explique Samuel Sarciaux. L’idée serait donc de valoriser directement les 200 tonnes annuelles de crème en élaborant de la crème fraîche et du beurre, puis pourquoi pas des yaourts ou des fromages par la suite, "évidemment sous notre marque Pur Perche" précise Aurélie Suzanne. Le groupe d’éleveurs compte bâtir un laboratoire de transformation "quelque part dans le Perche" indique Samuel Sarciaux avec discrétion, avec à la clé la création d’une dizaine d’emplois.


Samuel Sarciaux