"Qu’on ne nous infantilise pas !" : quand l’évêque de Blois tacle le gouvernement

Jean-Pierre Batut, évêque de Blois

Crédit : Nicolas Terrien

Publié : 26 novembre 2020 à 21h03 par La rédaction

Jean-Pierre Batut, évêque de Blois, réagit vigoureusement à l'instauration d'une "jauge" maximale fixée à trente personnes lors des offices à l'église.

"Tout le monde comprend qu’on fait entrer plus de monde dans un hypermarché que dans une boutique de quartier : qu’est-ce qui empêche de comprendre qu’on fait entrer plus de monde dans la cathédrale de Blois que dans une chapelle de campagne ?" écrit Monseigneur Batut dans un communiqué adressé aux rédactions ce jeudi 26 novembre : l’évêque de Blois s’offusque de l’instauration, annoncée par le président de la République puis confirmée par le Premier ministre, d’une jauge fixée à un maximum de trente personnes lors des offices célébrés dans les lieux de culte à compter du week-end prochain.


Amateurisme, méconnaissance et désinvolture


Le premier des ecclésiastiques blésois dénonce "l’application mécanique d’une norme abstraite" et demande aux pouvoirs publics la mise en place d’une "jauge réaliste", qui tienne compte de la taille des édifices : "Si on nous limite à une personne tous les quatre mètres carré, nous le ferons" promet-il. Avant de griffer : "Qu’on nous fasse confiance et qu’on ne nous infantilise pas, derrière tout cela il y a beaucoup d’amateurisme et une grande désinvolture alliée à une profonde méconnaissance des besoins spirituels des personnes, considérés comme inessentiels" assène Monseigneur Batut.


"L'âme est aussi importante que le corps"


Pour mieux illustrer son propos, l’évêque de Blois termine sur une comparaison : "Il a fallu des semaines, pendant le premier confinement, pour prendre conscience que les résidents des EHPAD n’avaient pas que des besoins sanitaires et pouvaient mourir de tristesse si on les empêchait de voir leurs proches : combien de temps faudra-t-il pour admettre que nous ne sommes pas des robots ou des machines à consommer et que l’âme est aussi importante que le corps ?". En attendant, on se demande sur quels critères seront sélectionnés les trente fidèles autorisés à suivre la messe, dimanche, sur les bancs de la cathédrale Saint-Louis.