Sarthe : Nathalie Goisedieu, une "dir'cab" en jeans baskets
Nathalie Goisedieu nous a reçus dans son bureau à l'occasion de cet entretien
Crédit : Jonathan Lateur
7 mars 2021 à 22h07 par Jonathan Lateur
Nommée en juillet 2020, Nathalie Goisedieu n'est que la deuxième femme à occuper la fonction de directrice de cabinet du président du Conseil départemental de la Sarthe. Elle impose son style sans se soucier du regard des hommes.
Dans l’histoire du Conseil départemental de la Sarthe, seules deux femmes ont occupé le poste de directrice de cabinet. La première, Lucienne Martin, fut nommée en 1983 par Michel d’Aillières, à l’époque président du Conseil "général". La seconde, Nathalie Goisedieu, a accédé à cette fonction en juillet 2020, sur nomination de Dominique Le Mèner : "J’ai beaucoup de chance de l’avoir rencontré. Que vous soyez un homme ou une femme, le président ne fait pas de différence. Notre relation est saine et simple, comme celle de deux amis, avec un ton direct l’un envers l’autre" se félicite l’intéressée.
De l’immobilier à la politique
BTS en poche, Nathalie Goisedieu a d’abord débuté sa carrière professionnelle dans l’immobilier, avant, un peu par hasard, de mettre un pied en politique, il y a trente ans : "J’avais une collègue qui était très amie avec la belle-sœur du sénateur Jacques Chaumont. A l’époque, on recrutait beaucoup par connaissances, et il recherchait une assistante". Ainsi, pendant une quinzaine d’années, elle va travailler aux côtés de l’élu de la Sarthe. "Au départ, comme toutes les femmes à ce poste, je répondais au téléphone et m’occupais du courrier. Puis, petit à petit, on m’a confié davantage de responsabilités" détaille-t-elle.
Un style détonnant
Du palais du Luxembourg aux couloirs de l’Assemblée nationale, jusqu’à son bureau actuel au sein du Conseil départemental, Nathalie Goisedieu revendique ne s’être jamais vraiment préoccupée des codes imposés, notamment en matière vestimentaire : "Je voyais toutes ces femmes en tailleur et talons, mais ce n’était pas moi. Mon style, c’est plutôt chemise, petite veste, jeans et baskets. Je me souviens qu’un jour, un élu a fait une réflexion à mon sénateur de l’époque. Jacques Chaumont lui avait répondu que cela ne m’empêchait pas de bien faire mon travail. La manière dont on s’habille n’est pas un critère de compétence !"
"Je suis droite dans mes bottes"
Depuis huit mois qu’elle est à la tête d’une équipe d’une trentaine de personnes, la directrice de cabinet s’est libérée sans peine du regard, au minimum étonné, de certains élus, au moment de sa nomination. "Sans doute qu’ils ne m’imaginaient pas à ce poste. Ils me voyaient uniquement comme l’assistante proche du président. Cela ne m’a pas touchée car je sais que j’ai les capacités de le faire. Je suis droite dans mes bottes. J’ai fait mes preuves auprès de Dominique Le Mèner, puisque j’étais déjà sa chargée de mission lorsqu’il a été élu en 2015. Et, globalement, les hommes de la collectivité sont plutôt bienveillants" poursuit-elle.
Pas féministe dans l’âme
Interrogée sur l’utilité du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, Nathalie Goisedieu, botte en touche : "N’étant pas féministe, je ne suis peut-être pas la mieux placée pour en parler. Pour moi, tout est affaire de compétences, pas de sexe !". Elle était d’ailleurs opposée à la loi imposant la parité dans les assemblées représentatives : "On ne sait plus si vous êtes là parce que vous avez le talent, ou si c’est pour boucher un trou sur une liste... Mais les femmes ont leur place, et apportent des visions différentes des hommes sur certains sujets" conclut-elle.