Un méthaniseur citoyen en projet au nord de Blois

Raphaël Mercey et Jean-Paul Boiron, associés pour faire aboutir ce projet de méthaniseur

Crédit : Nicolas Terrien

Publié : 3 juin 2021 à 18h16 par Nicolas Terrien

Un groupe d'agriculteurs en pleine transition projette de produire son propre fertilisant bio, et les gaz dégagés seront réinjectés dans le réseau de GRDF d'ici avril 2023.

On pourrait dire que c’est un mal pour un bien... La cohabitation entre agriculteurs et riverains, voire citadins, est loin d’être un long fleuve tranquille. "Nous rencontrons de plus en plus de problèmes de désherbage dans les colzas et dans les blés" explique Jean-Paul Boiron, ancien céréalier établi à Saint-Sulpice-de-Pommeraye. Autrement dit, afin de bannir les produits phytosanitaires, il faut trouver d’autres solutions, comme envisager des cultures qui ne nécessitent ni désherbage, ni traitement. "A l’automne, nous allons implanter du seigle sur 400 hectares d’ensilage, avec un objectif de production de 12 000 tonnes".


Jean-Paul Boiron


Un outil de conversion en bio


Avec des apports complémentaires en lisiers et en déchets de céréales, cette production intermédiaire permettra d’alimenter le méthaniseur en projet sur le site d’Eurovia, sur le lieu-dit Bel-Air à Fossé. "Nous allons y produire du fertilisant homologué pour l’agriculture biologique" précise Jean-Luc Boiron, en prouvant au passage qu’il est possible de faire du bio rentable en zone de grandes céréales ! 20 000 tonnes de digestat liquide seront produits, ainsi que 4 000 tonnes de digestat solide qui ressemblera à du compost. Quant au biogaz qui sera dégagé, "il sera épuré pour en faire du biométhane qui sera directement injecté dans le réseau de GRDF". Sa production annuelle moyenne sera susceptible d’alimenter 800 foyers.


Une implication publique et citoyenne


Ce projet porté par un collectif de quinze agriculteurs du nord de l’agglomération blaisoise est accompagné par le mouvement "Energie Partagée", dont le but est de fédérer les collectifs citoyens qui ambitionnent des réalisations liées aux énergies renouvelables. "Nous allons entrer au capital, avec les citoyens qui souhaiteront y investir" explique l’animateur régional, Raphaël Mercey. Il faut dire que le projet est chiffré à 6,5 millions d’euros, financés à 67% par les agriculteurs, mais aussi par la région, Agglopolys et la commune de Fossé. Les travaux débuteront au printemps 2022, pour s’achever un an plus tard.


Raphaël Mercey