[Vidéo] Ils se présentent comme "les oubliés de la sécheresse"

Des signes inquiétants de dégradation qui s'aggravent d'année en année

Crédit : Nicolas Terrien

29 octobre 2020 à 10h43 par Nicolas Terrien

Ces habitants de Cour-Cheverny sont passablement agacés de découvrir que leur commune ne fait toujours pas partie de celles qui ont été reconnues en état de catastrophe naturelle sécheresse... Et ce depuis cinq ans !

Inutile de tourner autour du pot en allant à la rencontre de Mireille Despelchain. Un tour autour de sa maison suffit à se rendre compte de l’ampleur des dégâts causés par les sécheresses répétées depuis 2015. Les microfissures se sont transformées en crevasses visibles de l’extérieur comme de l’intérieur, à cause des mouvements de terrain dus aux sols secs, puis à leur réhydratation. "C’est une catastrophe, ça s’ouvre de plus en plus, et surtout cette année" explique cette Courchoise qui a fait construire sur la route de Bracieux en 1999 pour ses vieux jours : "Il y a trois ans, on m’avait estimé pour 85 000 euros de travaux, maintenant, je dois être à plus de 100 000... Si la maison ne s’écroule pas avant !" déplore-t-elle entre tristesse et frustration dans la voix.


248 maisons fissurées à Cour-Cheverny


Voire la révolte, puisque certaines communes limitrophes sont reconnues, mais pas la sienne. "Pourquoi ?" demande simplement Mireille, puisque cette inscription lui permettrait de déclencher les procédures d’indemnisation auprès des assurances. Et elle n’est pas la seule dans cette situation. Bien d’autres habitations sont impactées par ces fissures suite au retrait-gonflement des argiles : "A ce jour, nous avons 248 dossiers enregistrés en mairie" confirme Jacques Lobrot, premier adjoint au maire de Cour-Cheverny. Le nouvel élu a aussi du mal à cacher son agacement, car malgré les démarches auprès des pouvoirs publics et des politiques, "rien ne bouge, malgré deux ministres dans ce département !".



La maison de Nelly Debenne est étayée sur deux pignons © Nicolas Terrien


Gérald Darmanin invité sur place


"Entre nous, nous nous appelons les oubliées de la sécheresse" raconte Nelly Debenne. Elle habite au niveau du stade de Cour-Cheverny, près d’une zone où les nouvelles constructions fleurissent depuis quelques années. Sa maison a à peine plus de vingt ans, et un de ses coins est doublement étayé ! Sans compter les autres lézardes... C’est pourquoi elle est à la pointe de la mobilisation pour cette reconnaissance à travers un collectif qui en appelle aux élus. Le député Stéphane Baudu aurait lancé une invitation à Gérald Darmanin afin qu’il vienne se rendre compte sur place. Sinon, d’autres actions -plus visibles- sont envisagées : "Nous avons déjà perdu nos maisons, que peut-on perdre de plus ?".