Pourra-t-on prendre le train entre le Centre-Val-de-Loire et Paris en 2025 ?

C’est acté par SNCF Réseau : les travaux de rénovation de la fameuse "ligne malade" avec le remplacement de 70 kilomètres de voies entre Boisseaux et Les Aubrais s’étendront d’avril 2025 à février 2026. Un chantier unanimement qualifié de nécessaire, et qui s’inscrit dans le projet de régénération globale de la ligne POLT (Paris - Orléans - Limoges - Toulouse). "On ne va pas refaire le match, mais nous sommes en colère !" rumine Philippe Fournié. Avec l’exécutif régional, l’élu vierzonnais en charge des transports avait défendu le principe de travaux de nuit, afin de ne pas impacter le trafic des voyageurs en journée : "Ça nous a été refusé, d’autres choix ont été faits". La raison ? "SNCF Réseau a fait ce choix pour assurer la continuité du trafic fret" explique la directrice régionale de SNCF Voyageurs, Hélène Marquet. "Ce corridor Atlantique est emprunté en longue durée par des trains qui nécessitent des horaires précis". Ce sera donc aux voyageurs de s’adapter.

Une moyenne de deux trains sur trois en semaine

En attendant de connaître précisément les plans de circulation et les horaires d’ici la fin janvier 2025, le Conseil régional et SNCF Voyageurs dévoilent les mesures prises pour limiter l’impact de la fermeture diurne de la ligne, en l’occurrence "cinq heures par jour durant la phase préparatoire des travaux et huit heures dans la phase opérationnelle" précise Hélène Marquet, soit de 9h30 à 17h30, donc en heures creuses. Mais quelles conséquences pour les 125 000 passagers hebdomadaires de la ligne ? Déjà, les trains sont maintenus aux heures de pointe, soit deux heures avant et deux heures après la fermeture des voies. "Nous allons aussi mettre plus de wagons, en passant de deux à trois rames à ces heures, ce qui permettra d’offrir jusqu’à 1 332 places". Et aux heures d’interruption de circulation, des autocars feront des rotations entre Orléans et Paris-Austerlitz, avec un aller-retour toute les heures. Un voyage de 2h15 facturé 12 euros.

Garantir au mieux la continuité du service

Par ailleurs, précisons que les trains circuleront normalement le week-end, bien qu’à vitesse légèrement réduite, "ce qui pourra allonger les trajets de 10 à 15 minutes" concède la direction régionale de SNCF Voyageurs, si bien que 70% des convois circuleront normalement au cœur de la période de chantier, selon les prévisions. "Tout cela impactera 25% des voyageurs" nous avoue-t-on, et des questions se posent aussi en termes de correspondances pour les voyageurs venant de Blois ou de Bourges. "Ici, les trains circuleront normalement au sud d’Orléans". Ce n’est qu’une fois arrivé dans la capitale régionale qu’il faudra s’adapter. Tout comme la région, qui ne cache pas son agacement. "Entre la mise en place des moyens de substitution et les baisses de recettes de vente de billets, cela nous coûtera au minimum trois millions d’euros" estime Philippe Fournié : "Nous n’avons pas d’autres choix que de garantir la continuité du service, mais nous demanderons des compensations".