TGV Atlantique : la SNCF veut rassurer sur l'avenir des dessertes
12 novembre 2021 à 19h30 par Emilien Borderie
Soupçonnée de vouloir réaliser des économies sur la desserte en TGV des départements de la Sarthe et de la Mayenne, la SNCF répond qu'elle ne fait qu'ajuster l'offre à une demande amoindrie par la crise sanitaire. Afin de s'en assurer, le Conseil régional des Pays-de-la-Loire entend créer un "comité de suivi".
Face à l’inquiétude que plusieurs élus et usagers du territoire ont exprimée au sujet de la réduction prochaine de la fréquence des TGV depuis Paris en direction de Laval, du Mans et de Sablé-sur-Sarthe, Christelle Morançais, présidente du Conseil régional des Pays-de-la-Loire, indique s'être entretenue avec le président directeur général de SNCF Voyageurs "afin que la situation soit clarifiée et des engagements pris". Le représentant de la compagnie ferroviaire s'est, en conséquence, fendu d'un courrier, apprend-on ce vendredi 12 novembre : Christophe Fanichet y confirme "le maintien du niveau de desserte des villes de Laval et Sablé-sur-Sarthe en 2022 et 2023 avec des horaires améliorés pour Laval et précise, s’agissant du Mans, le maintien d’un service équivalent aux heures de pointe, accompagné d’un allègement de deux trains aux heures creuses" selon un communiqué de presse de la collectivité.
Vers un comité de suivi
Christelle Morançais indique qu'elle se félicite "des garanties de stabilité de la desserte régionale apportées par la SNCF", mais elle estime qu’à terme, "une fois les effets de la crise sanitaire totalement dissipés, seule l’augmentation de l’offre de TGV pourra répondre aux grands défis de notre époque, aussi bien environnementaux qu’économiques". La patronne de la région, considérant que "tout allègement ne peut qu’être provisoire, dans l’attente d’une reprise normale de la fréquentation des trains" annonce avoir proposé, en ce sens, la création d’un "comité de suivi de l’offre TGV qui a vocation à associer les acteurs du territoire régional afin de permettre un dialogue exigeant, transparent et constructif". Approbation de la SNCF, qui promet "un partage annuel des informations liées à la fréquentation et aux données socio-économiques" afin d'élaborer "l'offre TGV la plus pertinente possible pour les territoires".
Moins de clientèle pro
Pour "ajuster son offre" -ou plus clairement, limiter les dépenses engendrées par des trains qui ne circulent pas à plein-, la SNCF met avant un chiffre spectaculaire : une baisse de fréquentation de 28% concernant les usagers professionnels, dans la foulée de la crise sanitaire. S'il reste permis d'espérer que les quais se remplissent de nouveau, Dominique Le Mèner, président du Conseil départemental de la Sarthe, se veut quant à lui plus pessimiste : "Malheureusement, on connaît ça, quand on réduit l'offre, on réduit le nombre de passagers transportés et après on nous explique qu'il n'y a pas suffisamment de passagers pour remettre des trains. Il y a plus d'un millier de salariés qui font des allers-retours entre Le Mans et Paris tous les jours, si on amoindrit la desserte, on va dégrader la qualité du service et donc entraîner une utilisation moins importante. C'est un coup dur pour Le Mans et plus largement pour toute la Sarthe".
Titre :Dominique Le Mèner, président du Conseil départemental de la Sarthe :