Attentats du 13 novembre : "La peine prononcée par le tribunal sera la juste peine"
Publié : 28 juin 2022 à 17h43 par Joris Marin / crédit photo : Google Street View
Dernière ligne droite dans le procès des attentats du 13 novembre 2015. Le verdict doit être prononcé ce mercredi dans la soirée à Paris après 10 mois d'audience. Pour l'Alençonnais Philippe Duperron, qui a perdu son fils Thomas au Bataclan, "la peine qui sera prononcée par le tribunal sera la juste peine. Nous n'avons pas à crier vengeance".
8 septembre 2021 - 29 juin 2022. Le procès des attentats du 13 novembre 2015 aura duré dix mois. Ce mercredi est le jour du verdict. La cour d'assises spéciale de Paris va prononcer la sentence à la suite d'un réquisitoire de trois longues journées au cours desquelles les avocats généraux ont repris les faits de manière minutieuse, pour revenir sur les observations qui avaient été faites par les accusés pour tenter de minimiser leur rôle. Ils sont vingt, jugés pour avoir participé, de manière directe ou indirecte, aux attaques perpétrées aux abords du Stade de France, contre des terrasses parisiennes et dans la salle de concert du Bataclan.
Thomas, 30 ans, tombé au Bataclan
Au total, 130 personnes sont décédées et des centaines d'autres ont été blessées. L'Alençonnais Philippe Duperron, qui a perdu son fils Thomas, 30 ans, au Bataclan, est le président de l'association de victimes "13Onze15 Fraternité-Vérité" depuis septembre 2017. De cette longue épreuve, de ce procès, il retient de nombreux moments marquants : "Les plus forts et les plus douloureux ont sans doute été ceux des témoignages, ceux des parties civiles venues déposer leur douleur à la barre, dire leur mal-être, dire ce qu'elles avaient vécu sur les terrasses, au stade de France et au Bataclan".
L'expression de la douleur
Le procès constitue une phase importante dans le parcours de résilience de toutes les victimes selon Philippe Duperron, ancien avocat d'Alençon : "Chez les victimes qui ont pris la parole, on sentait le besoin d'exprimer cette douleur. Incontestablement, le procès a cette vertu réparatrice d'une manière. Il y a la réparation financière avec l'indemnisation, le seul mode qu'a trouvé la loi pour compenser cet immense préjudice et puis la vertu réparatrice, qui est la reconnaissance symbolique de l'état de victime face à la justice de la République".
Cinq ans d’emprisonnement à la perpétuité incompressible
Philippe Duperron pourrat éprouver une forme de soulagement à l'annonce du verdict, lui qui laisse la justice faire son travail : "La peine prononcée par le tribunal sera la juste peine. C'est mon point de vue et il est partagé par la majorité de nos adhérents". Le parquet national antiterroriste a requis le 10 juin des peines allant de cinq ans d’emprisonnement à la perpétuité incompressible à l’encontre des vingt accusés jugés au procès des attentats du 13 novembre 2015.