Blois : "Depuis des années, on parle d’Ehpad-bashing"
Publié : 9 février 2022 à 0h04 par Nicolas Terrien
L’onde de choc suscitée par le livre enquête "Les fossoyeurs" du journaliste Victor Castanet est telle qu’elle interroge de nouveau la société dans son ensemble. Réactions dans les Ehpad du centre hospitalier de Blois.
"Depuis des années, on parle d’Ehpad bashing" regrette Cathy Leroy. En tant que coordinatrice générale des soins au centre hospitalier de Blois, c’est elle qui supervise également les trois établissements d’hébergements pour personnes âgées rattachés à l’hôpital : La Roselière, Pimpeneau, et Pinçonnière, soit 514 places réparties sur les trois sites. Ici, il s’agit d’Ehpad publics, et non privés à l’image de ceux d’Orpea épinglés par le brûlot de Victor Castanet. Mais les retombées négatives se ressentent. "C’est un travail complexe, qui se réalise en confiance afin de garantir des accompagnements et des soins de qualité dans une actualité qui est parfois sensible" poursuit Cathy Leroy, en saluant la mobilisation quotidienne de ses équipes.
Manques de moyens prégnants
La canicule de 2003, la gestion de la crise sanitaire en 2020... "Les conditions de vie en Ehpad sont un sujet qui revient de manière cyclique" admet Jean-Pierre Amiot, qui représente les usagers au sein du conseil de surveillance du centre hospitalier. Un mandat que l’ARS lui a confié pour une durée de trois ans. "Faire de l’argent avec la santé, c’est compliqué. Tant que les buts seront lucratifs, nous aurons ce genre de dérives" assène-t-il en précisant bien qu’aucun fait tel que ceux évoqués dans "Les fossoyeurs" n’a jamais été relevé dans un des trois Ehpad de l'hôpital blésois. "Il n’empêche que nos manques de moyens demeurent, qu’ils soient en personnel ou en matériel". Des doléances remontées notamment à la candidate Anne Hidalgo, en visite à La Roselière à Blois le 3 février dernier.