Blois : des femmes venues de l’étranger abandonnées à la gare

Denis-Yves Lesault, président des Restos du Coeur de Loir-et-Cher

Publié : 9 mars 2022 à 15h16 par Gaël De Sousa

Denis-Yves Lesault, président des Restos du Cœur de Loir-et-Cher dénonce le fait que depuis janvier, quatre femmes venues de l’étranger ont été abandonnées en gare de Blois. L’une d’elles a été agressée.

"Une situation ubuesque". Ce sont les mots de Denis-Yves Lesault, président des Restos du Cœur de Loir-et-Cher pour décrire les arrivées, récentes, de quatre femmes, qui sont venues toquer à la porte de son association. Toutes débarquées à Blois en bus un vendredi après-midi, elles "ne savent pas pourquoi on les a laissées ici" affirme-t-il. L’une d’entre elles est d’ailleurs arrivée malade et une autre aurait été agressée physiquement. Si le président de la structure caritative a pu estimer que c’était une simple coïncidence pour les deux premières, il a commencé à ne plus y croire après la troisième : "C’est un vrai drame. On a actuellement à Blois des personnes à la rue qui arrivent de je ne sais où. La personne qui parlait français nous a expliqué qu’elle était montée dans un car en Italie et qu’elle a été débarquée à côté de la gare, ici. C’est assez surprenant, des gens pris, amenés ici..." raconte Denis-Yves Lesault.

Denis-Yves Lesault, président des Restos du Coeur de Loir-et-Cher

En quête d’un logement pour les aider

S’il a bien essayé de contacter les services de l’Etat, c’est jusque-là "sans succès" selon Denis-Yves Lesault : "Je l’ai évoqué avec des structures comme le 115, le CCAS, je l’ai évoqué avec des élus, personne n’a de solution à apporter. Il n’y a pas eu d’accident mais aujourd’hui, quelqu’un peut mourir à Blois sans qu’on n’ait pu rien faire pour elle". Le président local des "Restos" se désole qu’en cette période où les propositions d’aide pour l’Ukraine et ses réfugiés affluent, lui-même n’arrive pas à trouver de quoi aider ces femmes démunies : "Je pense qu’on va certainement louer un appartement au nom des Restos du Cœur en attendant qu’une autre solution soit trouvée. Le problème c’est que quand je dis que je cherche un appartement au nom des Restos du Cœur, personne ne veut louer. Cette personne-là, j’essaye de la protéger. Je viens de lui offrir cinq nuits d’hôtel pour qu’elle puisse dormir et ne pas se faire agresser. Ma question c’est, dans trois jours, qu’est-ce que je fais quand je ne pourrai plus payer l’hôtel ?". Les Restos du Cœur de Loir-et-Cher lancent donc un appel à d’éventuels propriétaires, à Blois, qui seraient prêts à faire un geste.

Denis-Yves Lesault, président des Restos du Coeur de Loir-et-Cher