Blois : les Jardins du Cœur pansent leurs plaies
28 mars 2022 à 23h17 par Nicolas Terrien
Après deux actes de vandalisme dont le dernier remonte à une semaine, les salariés en insertion tentent de sauver ce qui peut l’être encore. Reportage.
Qui en veut aux "Jardins du Cœur", ces installations servant à produire les légumes qui seront remis aux bénéficiaires des Restos du Cœur en Loir-et-Cher ? L’enquête de police se poursuit, même si le président départemental pense qu’il peut s’agir "d’une vengeance personnelle". "Nous avons régulièrement des vols" explique Denis-Yves Lesault, "mais ici, il s’agit de vandalisme pur !". Dans la nuit du vendredi 18 au samedi 19 mars, quatre bâches de serres ont été lacérées, et des semis ont été ravagés. Premiers émois chez la douzaine de salariés actuellement embauchés sur place, qui ont vu un mois et demi de travail saboté. Voire anéanti depuis ! En effet, le -ou les- individu(s) a (ont) réédité les méfaits entre la soirée du mardi 22 et la matinée du mercredi 23 mars.
Tentative d’incendie sur un cabanon
Ce deuxième passage aurait pu être autrement plus dramatique. Pour s’en rendre compte, il suffit de faire le tour des installations. "Une serre a été incendiée, et on a tenté de mettre le feu à notre bureau" expose Marion Delion. L’encadrante technique montre aussi les stigmates restants des serres lacérées, des arbres fruitiers sectionnés, des systèmes d’arrosage coupés, des bacs à semis renversés... "C’est de la pure méchanceté" s’exclame une bénévole des Restos en découvrant l’étendue des dégâts. Marion Delion poursuit : "Nous avons sauvé ce qui a pu l’être, et bien qu’éprouvés, nos salariés sont actuellement occupés à refaire les semis perdus".
Dans l’appréhension des gels d’avril
Déjà, une autre inquiétude se profile. On annonce un retour du froid à la fin de cette semaine, avec du gel possible. Sans la protection de la serre, les plants seront perdus. "Nous ne pourrons donc pas distribuer autant de fruits et de légumes que nous le devrions à nos bénéficiaires" déplore d’avance Denis-Yves Lesault. Salades, radis, petit-pois, tomates ou encore fèves sont menacés. "C’est dur pour le moral des équipes". Le montant des dégâts est estimé à 40 000 euros, et la cagnotte en ligne est toujours active, avec 1 000 euros au compteur à ce jour. "C’est très important, car les assurances ne prendront pas tout en charge" explique le président départemental des Restos du Cœur.