Blois : pour une meilleure sûreté des digues de Loire
Publié : 23 novembre 2021 à 18h03 par Nicolas Terrien / crédit photo : Nicols Terrien
Des travaux de renforcement sont actuellement en cours sur la rive gauche à hauteur de Blois. L’objectif ? Garder 6 000 Blésois au sec en cas de crue pour les 200 ans à venir !
L’Etat et Agglopolys mènent de concert des travaux sur la digue sud de la Loire en cœur de ville. Une première portion de chantier s’est achevée en octobre, tout au long du quai Aristide-Briand. A présent, l’ouvrage se poursuit sur le quai Henri-Chavigny jusqu’en janvier 2022. "Il s’agit de sécuriser le quartier de Vienne et ses 6 000 habitants" explique Christophe Degruelle, le président de la communauté d’agglomération de Blois qui, en 2024, assurera la pleine responsabilité de l’entretien des digues en déchargeant l’Etat de cette mission. Mais avant de céder les rênes, c’est par l’entremise de la Direction départementale des territoires que ces travaux sont menés.
Elévation du niveau de protection sur la rive gauche
Sur place ce lundi 22 novembre, le préfet de Loir-et-Cher est revenu sur l’opération en cours : "Il s’agit de mettre cette digue en sûreté à 200 ans, contre seulement 70 aujourd’hui" indique François Pesneau. Un niveau de protection assez bas si on le compare aux ouvrages de la rive droite de la ville, établi entre 170 et 200 ans. Pour ce faire, une machine spéciale mêle ciment et terre en place sur une profondeur pouvant aller jusqu’à six mètres, de manière à obtenir une digue étanche et renforcée afin d’éviter les ruptures. Un chantier à 3,4 millions d’euros auquel s’ajoutent des opérations sur le déversoir de la Bouillie.
Des crues menaçantes comme au XIXe siècle ?
Les crues du dernier fleuve sauvage d’Europe sont toujours redoutées. Connaîtra-t-on encore des catastrophes comme celle du 3 juin 1856 où le niveau de l’eau atteignit 7,30 mètres à Blois ? Les digues d’alors avaient cédé, noyant le quartier du Foix pendant plusieurs semaines. Le secteur de Blois-Vienne faillit aussi être englouti sans les efforts titanesques des Blésois d’alors pour bâtir des protections de fortune, alors que la digue de Montlivault, en aval, présentait des fissures... Comme leurs ancêtres du XIXe siècle, les Blésois du XXIe frémissent toujours à l’idée que la Loire sorte de son lit, réduisant les inondations du Cosson tout proche en 2016 en simples pédiluves à côté d’une piscine olympique.