Bourges : elles s’épanouissent dans le secteur de l’armement

Une demi-douzaine de femmes invitées à un petit déjeuner autour du préfet du Cher, Maurice Barate ce mercredi 12 mars, dans une ambiance finalement pas si formelle que ça... Une manière de casser les codes comme on aimerait voir aussi parfois voir casser les clichés, et notamment celui-ci qui a la peau dure : il y aurait des métiers d’hommes et des métiers de femmes. A Bourges, haut lieu de l’industrie de l’armement, elles sont pourtant nombreuses à y bâtir leur vie professionnelle. "Ce sont des métiers très techniques dans lesquels elles ont toute leur place" confirme Coralie Guerton. Responsable de l’attractivité chez MBDA, cette spécialiste des ressources humaines et "passionnée par l’industrie de la défense depuis toute petite" a même créé en interne à l’entreprise un réseau de femmes, "Inspiring women", destiné justement à promouvoir les parcours féminins dans ce secteur d’activité.

Aurore chez MBDA, Céline à la DGA

Cette filière qu’a choisie Aurore. Après un cursus dans le supérieur qui a débuté par un DUT de mesures physiques à Bourges, la jeune femme a intégré Nexter devenu KNDS, avant de rejoindre MBDA : "Je suis actuellement chargée d’effectuer des essais sur les équipements électroniques qui sont installés dans les missiles ou dans les lanceurs" indique-t-elle en confessant s’être insérée dans ces métiers davantage par opportunité que par vocation, "mais je ne le regrette pas !"... Et tellement pas qu’elle en reprend pour cinq ans d’études afin obtenir le titre d’ingénieure par la voie de l’apprentissage chez MBDA ! Céline, 32 ans, se destinait plus à une carrière artistique. Et sans avoir renoncé à ses passions, elle a intégré il y a quatre ans la Direction générale de l’Armement (DGA) en se retrouvant en charge des infrastructures. Là aussi en revendiquant un "évident" épanouissement professionnel.

"Le sexisme, ça s’est calmé"

Ingénieure depuis 34 ans chez MBDA, Christine peut mesurer le chemin parcouru : "Tout ce qui était du ressort du sexisme, ça s’est bien calmé" assure-t-elle en précisant ne jamais s’être sentie freinée dans sa progression professionnelle, "après c’est peut-être plus simple dans une grande entreprise que dans une PME". Mais à la tête aujourd’hui d’une quarantaine de personnes, l’ingénieure expérimentée confirme : "Nous savons faire aussi bien que les messieurs. Il suffit de s’affirmer !". C’est ainsi que les témoignages s’enchaînent, sous l’écoute attentive de l’hôte des lieux. "Les femmes sont aussi légitimes que les hommes à prétendre à ces métiers" martèle Maurice Barate, lui qui représente l’Etat dans un département historiquement impliqué dans cette industrie de la défense qui capte toute la lumière au gré des bouleversements géopolitiques mondiaux.