Caen : le secteur de la petite enfance en grève
6 octobre 2022 à 19h33 par Elodie Alcouffe-Quesnel
Un peu plus de cent personnes se sont réunies ce jeudi 6 octobre, en matinée, devant l'hôtel de préfecture, à Caen. Des professionnels de la petite enfance mais aussi des parents décidés à dénoncer les dégradations de travail et pointer du doigt la réforme des modes d'accueil en crèche.
Coup de gueule ce jeudi 6 octobre des professionnels de la petite enfance dans le Calvados. C'est devant la préfecture, à Caen, que s'étaient réunies un peu plus de cent personnes : Atsem, personnels de crèches mais aussi parents, venus soutenir cette profession qui s'occupe de leurs enfants. Un ras-le-bol "face à une dégradation des conditions de travail, un manque de hausse des salaires ou encore une réforme du mode de garde" a-t-on entendu.
Des conséquences pour les enfants
Drapeau de la CFDT à la main,Véronique Martin, secrétaire départemental dans le Calvados, a fait la liste des revendications de la profession des Atsem -pour "Agent territorial spécialisé des écoles maternelles"- : "On demande une revalorisation des salaires. Ces agents sont toujours sur une grille de catégorie C et la réumunération est la moins élevée de la fonction publique. Les primes qui sont octroyées ne comptent pas pour la retraite. Du coup, c'est une dévalorisation des retraites. Si on détériore les métiers de la petite enfance, ce sont les enfants qui vont en patir. C'est eux qui ensuite vont nous reprocher après de ne pas avoir eu les bons intervenants pour leur éducation !".
Un décret qui passe mal dans les crèches
C'est à l'appel du collectif "Pas de bébé à la consigne", que le personnel de crèche participait aussi ce jeudi matin à la mobilisation. La cause de leur colère : un décret sorti pendant l'été permettant une réforme du mode d'accueil des enfants entre 0 et 3 ans. Pour faire face au manque de personnel dans ces structures, le texte permet à des personnes de travailler en crèche sans pour autant avoir d'expérience ou de diplômes. Le collectif appelle lui aussi à une revalorisation des salaires. Une situation qui exaspère Valérie, éducatrice de jeunes enfants dans une crèche de l'agglomération de Saint-Lô : "On ne s'occupe pas d'un enfant comme d'un carton. Nous avons des connaissances théoriques, pédagogiques et psychologiques. En plus, on nous demande de former ces personnes qui arrivent sans aucun bagage professionnel. Ce n'est pas possible !".