Centre-Val-de-Loire : les priorités de la majorité de François Bonneau
Publié : 26 janvier 2022 à 17h12 par Nicolas Terrien
Pas de vœux, mais des projets pour 2022. Le président du Conseil régional du Centre-Val-de-Loire, François Bonneau, déroule la feuille de route de la collectivité en ce début d’année.
Quelles sont les priorités de la région Centre-Val-de-Loire pour 2022 ?
François Bonneau : 2022 sera une année intense lors de laquelle nous allons porter avec détermination nos réponses à la préoccupation numéro un de nos concitoyens : l’accès à un médecin ! Vous savez que la région Centre-Val-de-Loire a déployé les maisons de santé pluridisciplinaires. Nous avons aussi pour projet d’employer et de salarier 300 médecins. Vingt le sont déjà. Il faut aussi augmenter le nombre de jeunes entrant dans les études de médecine. En fait, c’est 500 médecins répartis sur tous les territoires qu’il nous faut. La fac de médecine régionale de Tours doit se déployer, mais il nous faut aussi de la formation à Orléans, des internes à Blois, à Chartres, à Châteauroux et à Bourges. Il faut vraiment accélérer sur le sujet.
Comment va se traduire votre soutien au développement économique et à l’emploi ?
Malgré cette crise sanitaire qui se poursuit, nous constatons qu’il y a beaucoup de projets de développement industriel, ainsi que dans la logistique et les services. La région va apporter beaucoup de moyens pour former. L’enjeu du développement aujourd’hui, c’est la compétence. C’est la capacité, notamment pour nos concitoyens privés d’emploi, à disposer de compétences par la formation pour aller vers les métiers de l’industrie, des services, de l’aide à domicile.
Qu’en sera-t-il de la jeunesse ?
Il faut que les jeunes aient confiance en leur avenir, malgré la crise. Il faut être solidaire à leur égard, c’est-à-dire maintenir tous nos dispositifs d’aide à la mobilité, la gratuité des transports scolaires notamment, et c'est aussi leur donner les moyens de la réussite dans leurs études.
Et sur la transition écologique ?
Il faut prendre en compte les grandes transformations. La transition environnementale n’est pas antiéconomique. Grâce à elle, le bâtiment, l’industrie et de nombreux autres secteurs, des activités et de l’emploi seront créés. La rénovation thermique des bâtiments par exemple, ce sont des emplois d’ingénieurs. Il est très important d'aller vite sur ce sujet, car il faut absolument stopper le réchauffement climatique.
Est-ce que le fait que l’on n’entrevoit pas de réelle sortie de cette crise sanitaire vous inquiète ?
Evidemment que c’est préoccupant. Le premier des messages, c’est "vaccinons-nous !". Les personnes qui souffrent en réanimation ne sont en général pas vaccinées. Il faut se protéger, et protéger les autres. En même temps, il faut que la vie se poursuive, que l’activité économique continue, que les écoles fonctionnent toujours. Il est très important que ce travail d’organisation et d’anticipation se poursuive. Je vous donne un exemple : nous nous battons pour que 2022 soit une année touristique réussie. C’est tout à fait possible, puisqu’en décembre, nous avons considérablement augmenté le nombre de visiteurs dans les châteaux et dans les jardins. Nous voulons faire de 2022 l’année des "Jardins de la France" avec des centaines de projets qui seront déclinés partout... Je suis persuadé qu’en misant sur la responsabilité citoyenne, ça peut nous mettre en dynamique.
Vous partagez donc la position du gouvernement sur le sujet. Sa gestion de la crise sanitaire va dans le bon sens, à vos yeux ?
Sur le sujet de la vaccination, cela va dans le bon sens. Même chose sur le maintien de l’activité et l’accompagnement des structures en difficulté. S’il doit y avoir un effort supplémentaire à faire pour rassurer nos concitoyens, c’est sur la simplification des consignes. On a vu que les consignes mouvantes qui avaient été données dans le secteur de l’éducation avaient été mal comprises. La conduite d’une crise, c’est difficile. Il nous faut resserrer les liens et avoir une communication la plus simple possible.
Justement, quel rôle peut encore jouer la région en ce temps de gestion de crise ?
Elle peut encore anticiper pour que demain, on ne soit pas contraint de fermer la restauration dans les lycées parce que les agents qui y travaillent sont contaminés ou cas-contacts. Comment continuer le service malgré tout ? Cela peut être en demandant à des agents d’autres établissements de venir donner un coup de main, en cherchant à l’extérieur... On anticipe cela. Nous avons aussi la responsabilité des transports scolaires et ferroviaires. Sur ces points-là, nous avons ouvert une cellule de crise afin que l’on puisse disposer des informations pour rechercher des solutions de substitution.
Pour la présidentielle, vous soutenez la candidature d’Anne Hidalgo... Pourquoi l’union de la gauche ne fonctionne-t-elle pas au niveau national, alors que ça marche par exemple pour votre majorité régionale ?
Nous avons vécu des expériences difficiles et aujourd’hui, la gauche est divisée. Il n’y a plus de parti ou de formation politique vraiment reconnus au centre de la gauche, et qui soit fédérateurs ou en position de rassembler. Il y aurait pourtant urgence à le faire pour que l’on s’enrichisse de l’ensemble des valeurs et des projets. Pour moi, cet axe central se situe autour de la social-démocratie et de l’écologie. J’en suis persuadé.
Des législatives suivront, et votre nom revient régulièrement au fil des scrutins sur le Loiret...
Oui, je le sais, mais j’ai aussi pris un engagement auquel je me tiens depuis 2007. Je suis président de région. Je vous assure que c’est vraiment un boulot à temps plein. C’est passionnant, c’est exigeant et je ne veux pas me disperser. Pour autant, je m’intéresse aux débats nationaux, puisqu’ils renvoient à des sujets qui me préoccupent. Je n’irai donc pas dans l’élection législative. Je suis engagé sur une responsabilité que m’ont confiée un grand nombre d’habitants de cette région. Je veux donc répondre à leur attente.