Cinquante jours de pleine production pour la centrale de Saint-Laurent

Le contexte géopolitique, aggravé par la vague de froid qui est bien arrivée, relance la question de la capacité électrique du parc nucléaire français. A l’heure où les pouvoirs publics échafaudent tous les scénarios possibles pour cet hiver, notamment des plans de délestage pour les entreprises et les particuliers, la production doit s’adapter. Ainsi,  les fortes tensions liées à l’approvisionnement obligent la centrale nucléaire implantée en Loir-et-Cher à tourner à plein régime, jusqu’à mi-janvier au moins. "Nos deux réacteurs sont sur le réseau depuis le 1er décembre et jusqu’au 21 janvier" confirme Nicolas André, directeur du site. A la fin de cette période, le deuxième réacteur sera de nouveau stoppé pour subir son contrôle décennal qui doit valider sa poursuite d’activité pour encore dix ans. "En attendant, je peux vous garantir que nous sommes mobilisés pour que nos réacteurs produisent au moment où l’on compte sur nous !".

Visite décennale décalée de deux mois

Cet arrêt partiel de Saint-Laurent pourrait-il justement avoir des effets sur la distribution ? "C’est à RTE qu’il faudrait poser la question" balaie Nicolas André. Il s’agit du gestionnaire du réseau de distribution de l’électricité en France, et le garant du bon acheminement jusqu’aux clients. "L’enjeu, c’est que l’offre soit au rendez-vous, et on se concentre pour sécuriser par tous les moyens possibles notre production sur cette période". Du moins avec un seul des réacteurs de Saint-Laurent qui assurera une production continue pendant tout l’hiver. L’autre sera donc à l’arrêt. "Cette visite décennale devait débuter en octobre, nous nous sommes donc adaptés pour bénéficier de cinquante jours de production en plus au moment où on a le plus besoin de nous". La centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux fait évidemment partie des sites sensibles qui ne sont pas concernés par d’éventuels délestages.