Cléon : les opposants à l'extension de la Fosse Marmitaine attentifs à l'avancée du projet
Publié : 19 décembre 2024 à 21h09 par Julien Dubois / crédit photo : Sweet FM
La Chambre d'agriculture de Normandie a présenté cette semaine les mesures prévues par la SERAF, filiale de Veolia, pour compenser l'impact sur le monde agricole du projet d'extension de son site d'enfouissement de déchets dangereux, au-delà de 2030, sur un terrain situé sur la commune de Cléon. Les opposants, qui craignent un dépôt de dossier en préfecture d'ici la fin de l'année, étaient présents.
Les membres du Codef -le "Comité de défense boucle de Seine"- ne manquent pas une occasion de se réunir pour dénoncer le projet de la SERAF. La "Société d’exploitation et de réaménagement de la Fosse Marmitaine", qui arrive à saturation sur le site de Tourville-la-Rivière, cherche une solution pour poursuivre son activité après 2030. Elle compte s'étendre sur un terrain de 15 hectares qui jouxte l'actuel, et pourrait déposer un dossier en préfecture d'ici à la fin de l'année. "On a déjà 80 000 tonnes de déchets dangereux qui sont enfouis par an et ça fera cinquante ans en 2030. Et là, on nous propose d'en rajouter encore. On est à proximité de la Seine, il y a les remontées de nappes phréatiques par le dessous, et on sait que l'eau monte. L'extension de l'hôpital peut également être freinée par ce projet" peste Marie-Laure Baron, présidente du Codef. "On nous a promis pendant des années que le site de Tourville fermerait et que ce serait fini, et en fait on nous a menti. Pendant qu'on nous disait ça, on préparait un autre projet juste à côté" ajoute-t-elle.
Des mesures compensatoires... pour le monde agricole
Des déchets dangereux, de l'amiante notamment, ou ceux issus de la dépollution de sites industriels comme Lubrizol. Et pour le Codef, la nouvelle mobilisation, ce lundi 16 décembre, coïncidait avec la présentation des mesures prévues par la SERAF pour compenser l'impact de son projet sur l'agriculture. "On est là pour présenter des éléments de ce dispositif réglementaire "compensation collective agricole" pour s'assurer que si le projet suit bien son cours, qu'on ait une compensation qui soit appliquée de manière qualitative et qu'on ait des projets recréateurs de valeur ajoutée agricole dans le territoire" explique Jean-Philippe Simonet, responsable du service aménagement et urbanisme à la Chambre d'agriculture de Normandie, et animateur de cette réunion à laquelle aucun membre de la SERAF n'a participé. Les opposants au projet bénéficient quant à eux du soutien de l'ensemble des élus locaux et de la métropole de Rouen, mais l'Etat pourrait avoir le dernier mot en déclarant le projet d'utilité publique.