Complexe touristique à Saint-Laurent-Nouan : projet "destructeur" et "indigne" selon Nicolas Orgelet

Le golf est au coeur d'un vaste projet de complexe touristique en Loir-et-Cher

12 octobre 2022 à 18h52 par Emilien Borderie

Présenté comme pouvant rayonner à l’international et générer jusqu’à 200 emplois en Loir-et-Cher, le projet de complexe touristique et sportif du "Domaine des Pommereaux" fait vivement réagir Nicolas Orgelet, élu local écologiste.

Vice-président de la communauté d’agglomération de Blois, élu écologiste, Nicolas Orgelet appelle à se mobiliser, dans le cadre de l’enquête publique en cours, contre l’installation envisagée d’un vaste complexe touristique et hôtelier à cheval sur les communes de Saint-Laurent-Nouan et de La Ferté-Saint-Cyr : "Ce projet est indigne en cette période de sobriété imposée, il ne concernera qu'une minorité de privilégiés et enrichira quelques actionnaires sur le dos de la planète et du vivant dont nous sommes !" écrit celui qui est aussi architecte paysagiste de profession, dénonçant le côté anachronique, à ses yeux, d’un dossier porté "en pleine période de crise climatique et de dépassement des limites planétaires, quand les nappes sont au plus bas, les eaux déjà polluées et que la biodiversité s'effondre, qu'il faut protéger l'agriculture locale et partager les ressources et que beaucoup se demandent comment se serrer davantage la ceinture et finir le mois".

2 000 utilisateurs en haute saison

De quoi s’agit-il ? Basé sur la pratique du golf -avec la création d’un terrain de 27 trous sur 167 hectares-, le futur "Domaine des Pommereaux" intégrerait aussi un centre équestre de près de 11 000 mètres carrés, des courts de tennis, une piscine, des équipements "fitness" pour la partie sportive, mais aussi un hôtel de luxe et des commerces sur plus de 18 000 mètres carrés, une ferme -en maraîchage biologique- de 1 500 mètres carrés ainsi que 565 habitations -essentiellement des résidences secondaires ou en location touristique- et environ 400 places de parking. Pour tout cela, 41 hectares doivent être déboisés, dont une dizaine sera "aussitôt" replantée, promet-on, sur des terrains aujourd’hui à vocation agricole. Implanté dans la vallée très prisée des châteaux de la Loire et destiné à une clientèle "à fort pouvoir d’achat", le futur domaine, "clos et gardienné", pourrait attirer 400 utilisateurs en basse saison, jusqu’à 2 000 en été et générer quelque 200 emplois.

Enquête publique jusqu'au 14 octobre

Au-delà des bénéfices sur l’attractivité et l’économie locale, les promoteurs assurent avoir conçu un projet "exemplaire en matière de développement urbain paysager prenant en compte la protection de l’environnement et permettant même une possibilité de reconquête d’habitats par les espèces floristiques et faunistiques locales" : selon leur calcul, "60% de la surface de la propriété est utilisée aujourd’hui pour y exercer une agriculture conventionnelle avec 460 bovins, des cultures céréalières et maraîchères faisant appel à des produits phytosanitaires. Demain, 60% de la propriété seront protégés et dédiés à la préservation environnementale". Nicolas Orgelet, lui, pointe du doigt l’artificialisation des sols et la bétonisation des lieux, le risque lié à l’utilisation de fongicides en pleine zone humide classée "Natura 2000" pour l’entretien d’un golf qui serait par ailleurs extrêmement consommateur en eau : "5 000 mètres cubes par jour" estime-t-il.

Plus de 2 millions d'euros pour la biodiversité

"Vous pouvez nous aider à éviter cela, une enquête publique est ouverte jusqu’au vendredi 14 octobre, participons !" lance Nicolas Orgelet, déterminé à batailler contre des promoteurs qui eux, chiffrent à pas moins de 2,4 millions d’euros l’enveloppe qu’ils consacreront sur les 400 hectares de leur projet et durant trente ans "en faveur de la biodiversité du site".

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