Contournement est de Rouen : de quoi s'agit-il ?
9 mai 2023 à 14h52 par Emilien Borderie
Un peu plus de 41 kilomètres, pour désengorger l'agglomération rouennaise et améliorer la desserte de plusieurs secteurs de l'Eure : c'est le projet de "contournement est" de Rouen, reconnu d'utilité publique depuis 2017.
Le projet dit de "contournement est de Rouen" bénéficie du soutien de l'Etat, de bon nombre d'élus et d'acteurs de l'économie. D'un autre côté, s'agissant d'une imposante infrastructure routière appelée à trouver sa place à travers des secteurs naturels et boisés, plusieurs collectifs de défenseurs de l'environnement montent au créneau. Mais de quoi parle-t-on précisément ? Cette liaison souhaitée entre les autoroutes A28 et A13 consisterait en la création d’un axe -autoroutier toujours- reliant l'A28 nord, la D18e et l'A13-A154. L'itinéraire, à péages, permettrait d'éviter l'agglomération rouennaise par l'est avec "pour objectif de détourner du coeur d'agglomération une grande partie des trafics de transit et d’échanges, notamment de poids-lourds, et ainsi décongestionner les voies pénétrantes sur l’agglomération et améliorer les liaisons entre l'agglomération rouennaise et l'Eure" est-il expliqué dans le dossier de l'opération.
Utilité publique prononcée en 2017
Le projet consiste, concrètement, en une autoroute à deux fois deux voies comportant trois branches pour une longueur totale de 41,5 kilomètres, sur un tracé comportant plusieurs "ouvrages d'art" : viaducs du Robec, de l'Aubette, des Chartreux et des Bucaux, viaduc sur la Seine à Oissel, viaduc "des voies ferrées" à Saint-Étienne-du-Rouvray, viaduc sur la Seine et l’Eure au niveau des communes d'Alizay et du Manoir, viaduc de raccordement avec l'A13 au sud. En plus des jonctions avec l'A28, l'A13-A154 et la D18e, six échangeurs sont projetés avec les principaux axes rencontrés que sont la N31, les D6014, D95, D321, D6015, ainsi qu'un accès à Oissel. L’infrastructure, dont la déclaration d'utilité publique remonte à 2017, pour lequel les recours juridiques ont été rejetés et le coût a été estimé à 886 millions d'euros hors taxes -valeur en janvier 2015, attention-, serait réalisé dans le cadre d'une mise en concession autoroutière.
Pas de démarrage du chantier avant 2025
Dans le cadre d’une opération de cette ampleur, le calendrier prévisionnel théorique se décompose de la manière suivante : analyse des offres reçues par l’administration centrale jusqu’à la fin de l'année 2022, envoi du dossier de consultation aux candidats retenus prévu dans le courant du premier semestre 2023, remise des offres par les candidats aux alentours de la fin de l'année 2023. Suivra une phase d’analyse des offres, puis de négociation avec le concessionnaire retenu avant l'entrée en vigueur du contrat de concession vers la fin de l'année 2025. Une fois le concessionnaire désigné, le projet entrera dans une seconde phase procédurale d’autorisation environnementale, de maîtrise foncière, et enfin de travaux. "Le calendrier, et en particulier la date de mise en service de l’autoroute, dépendra de l’offre du concessionnaire" font savoir les services de l'Etat.