D'ici 2025, une nouvelle passerelle pour enjamber la Sarthe entre Le Mans et Saint-Pavace
2 novembre 2021 à 18h45 par Emilien Borderie
D’ici 2025, la Sarthe sera franchissable à pied ou en vélo, loin des voitures et en toute sécurité, grâce à une nouvelle passerelle qui permettra d’enjamber la rivière entre le quartier de la Madeleine au Mans, et les abords boisés de Saint-Pavace et Coulaines. Les élus ont approuvé le dossier.
Le projet est évalué à 5,8 millions d’euros pour un achèvement prévisionnel au premier semestre 2025 : les quatre années à venir vont être mises à profit pour la réalisation, tant attendue par les amoureux de balades en milieu naturel, d’une nouvelle passerelle qui permettra de traverser la Sarthe entre Le Mans d’un côté, derrière les terrains de sport de la nouvelle maison de quartier de La Madeleine, et Saint-Pavace de l’autre, sur une parcelle boisée et inexploitée récemment acquise par Le Mans Métropole. Les élus ont validé le dossier en conseil communautaire ce jeudi 28 octobre.
Cinq mètres de large
Quelques chiffres encore : la passerelle, dont le coût à proprement parler est estimé à un million et demi d’euros, fera environ soixante mètres de long, cinq mètres de large -et même six pour la partie centrale où devrait se situer une sorte de belvédère-, 35 mètres d’intervalle minimum entre les piles de l’ouvrage afin de permettre la navigation des avirons du club voisin, 1,20 mètre de hauteur pour les garde-corps -c’est supérieur à ce qu’imposent les normes actuelles de sécurité- et une durée de vie pour l’ouvrage fixée, dans le cahier des charges, à... un siècle !
Le département cofinancera
S’agissant du coût de l’opération, il est à noter qu’une convention avait été signée en 2006 entre le Conseil départemental de la Sarthe et Le Mans Métropole, prévoyant, à l’époque du doublement de la rocade nord, "la création, sous maîtrise d’ouvrage de l’agglomération, d’un itinéraire piétons-cyclistes avec franchissement de la Sarthe par une passerelle en aval de la rocade" prise en charge à 50% par la collectivité départementale. En outre, le projet est susceptible d’être subventionné par l’Etat via le "Fonds de mobilités actives" et de bénéficier d’une aide européenne.
Pas si simple de traverser
Lâcher des millions d’euros pour traverser la rivière dans une zone qui ne paraît pas jouir d’un intérêt touristique évident, est-ce toutefois bien raisonnable ? L’avenir et les usages le diront. En attendant, force est de constater qu’il n’existe aujourd’hui aucun ouvrage utilisable par les piétons ou les cyclistes enjambant la Sarthe entre le pont Yssoir en centre-ville du Mans -et la passerelle d’Enfer à quelques centaines de mètres- et le petit pont situé à la sortie de Neuville-sur-Sarthe... soit une distance sans franchissement d’une dizaine de kilomètres. Certes, un "bac à chaîne" est disponible à Saint-Pavace, mais d'une utilisation nettement plus contraignante.
Le fameux "boulevard nature"
L’autre argument en faveur du projet réside dans le raccordement à ce fameux "boulevard nature" que les autorités peinent tant à finaliser : la jonction entre l’itinéraire récemment mis en service le long de la Sarthe côté Le Mans, et le tracé -plus "urbain" que "nature" à vrai dire- côté Coulaines, s’en trouvera presque réalisée, avec à la clé une balade de quelques kilomètres à peu près sécurisée de bout en bout. Resterait à assurer une connexion avec le réseau de cheminement doux de Saint-Pavace, à 800 mètres de la future passerelle mais inaccessible autrement qu’en longeant une dangereuse route sans trottoir.
En respectant le milieu naturel
Si l’homme peut éprouver l’envie de traverser la rivière autrement qu’à la nage, il n’en reste pas moins que la faune et la flore locale n’ont en revanche rien à y gagner. De fait, les paramètres écologiques ne sont pas oubliés : plusieurs espèces animales protégées ont été recensées sur l’emprise du projet côté Saint-Pavace, de même que des arbres à protéger. Des clôtures seront donc posées le long du cheminement au débouché de la passerelle afin d’empêcher l’incursion des passants, un éclairage compatible avec le milieu naturel sera installé et des haies seront replantées afin de compenser le "défrichement" annoncé.