David Prudhomme sur BD Boum à Blois : "Cette région-là, elle nourrit mon imaginaire"
Publié : 12h08 par Nicolas Terrien
Récompensé par le prix "Grand Boum-Ville de Blois" en 2023, l’auteur BD était omniprésent sur ce festival 2024, avec des propositions de rencontres aussi variées que l’est son œuvre empreinte de références à sa région d’origine. Rencontre entre Loire et Berry.
"Quand je m’y suis installé, Bordeaux était une ville noire, très rock n roll, et aujourd’hui, elle est devenue jaune comme une omelette !" Si je dois confesser que je n’ai pas très bien saisi l’allusion, j’ai au moins compris que David Prudhomme entretient un lien toujours très fort avec le Centre Val de Loire. "Même s’il est toujours facile de revenir, je dois avouer que je me sens en exil de la Loire", avoue l’auteur né à Tours en 1969, même si cette région, il la connaît aussi dans les terres, lui qui a vécu toute son adolescence dans le Berry, "à Déols, près de Châteauroux, et tout près de la base aérienne américaine". Si bien que les références berricho-ligériennes parsèment son travail, même si ce n’est pas visible au premier coup d’œil. "Les allusions peuvent souvent être subtiles, mais cette région-là, elle nourrit mon imaginaire", assure l’auteur. Et si les lieux ont leur importance, les gens qui les habitent en ont encore davantage à travers leurs histoires. "C’est toute ma mémoire familiale qui remonte, et cette région, je la décode à travers mes narrations".
Une exposition rétrospective à la Maison de la BD
La Maison de la BD de Blois présente jusqu’au 29 mars 2025 une importante collection d’originaux signés David Prudhomme. Et c’est là que nous apparaît l’étonnante diversité du trait du dessinateur ! "C’est vrai que beaucoup de gens n’imaginent pas que d’un travail à l’autre, cela puisse être le même auteur", s’en amuse-t-il lui-même. Lui qui sur BD Boum, s’est aussi livré à une étrange performance de création rupestre en public… De l’absurde ironique du récit de Port Nawak à la mise en scène de la figure d’un marginal berrichon dans L’Oisiveraie, en passant par ses interprétations graphiques des poèmes de François Villon… Sur le festival de Blois ce week-end, le ligérien exilé est venu présenter Rébétissa, la suite de Rébétiko dans une version en noir et blanc anoblie par un très beau format à l’italienne. "Je travaille aussi sur plusieurs autres projets", précise David Prudhomme, collectifs ou individuels, dont ses fameux Cadavres exquis dont certains parsèment actuellement les douves du château de Blois…