"Du jamais vu" : la région Centre-Val-de-Loire face à son insoluble équation budgétaire
Publié : 7 novembre 2024 à 19h36 par Nicolas Terrien
Le Conseil régional de Centre-Val-de-Loire entame son débat d’orientations budgétaires pour 2025 ce jeudi 7 novembre, avec une donnée aussi majeure que préoccupante : il y aura 60 millions d’euros de moins dans les caisses l’an prochain ! Les choix politiques s’annoncent compliqués.
Suspendue au débat sur le projet de loi de finances pour 2025 à l’Assemblée nationale, potentiellement menacé par le fameux "49.3", le Conseil régional de Centre-Val-de-Loire planche sur son exercice budgétaire pour l’an prochain. "Bien sûr, il faut faire quelque chose pour agir contre la dette de l’Etat" concède François Bonneau -on parle de 3 200 milliards d'euros...-, "Mais là, c’est un tsunami, une rupture !". Le président dit comprendre devoir contribuer au redressement des comptes publics "sauf que ce n’est pas un effort, c’est une asphyxie !" lance-t-il. D’après la feuille de route présentée, la collectivité perdra déjà 28 millions d’euros de part de TVA reversée en remplacement de la CVAE, ainsi que divers versements d’Etat, avec "en prime" 24 millions de dotations retenus au titre d’un fonds de réserve tout juste créé. "C’est une défausse de l’Etat injuste et injustifiée" poursuit François Bonneau : "La gestion des collectivités est toujours maîtrisée, et elle portent à elles-seules 70% de l’investissement public". Si les collectivités représentent 1% de la dette nationale, les voilà obligées d’en supporter 12% du poids en 2025.
L’heure de choix forcément douloureux
Pour se représenter concrètement les choses, 60 millions d’euros, c’est l’équivalent budgétaire annuel de la centaine de lycées de la région Centre-Val-de-Loire. Privée de cette somme, des décisions fortes s’imposent. "La gratuité des transports en semaine pour les moins de 25 ans ne se fera pas en 2025" assure déjà le président. Pour autant, pas question de remettre en cause la gratuité des transports scolaires. Mais difficile de renoncer à des investissements très attendus, comme la construction du lycée de Châteauneuf-sur-Loire qui est maintenue. Mais c’est un fait, il y aura beaucoup moins d’investissements dans les établissements, et ceux prévus seront reportés, différés... Il pourrait aussi y avoir des conséquences au sujet des remplacements des agents dans les lycées. Dans son bras de fer avec l’Etat, la région avance aussi ses propositions de ressources nouvelles, en demandant notamment une part du versement mobilité payé par les entreprises pour les salariés. Et puis la collectivité actionnera encore un de ses derniers leviers fiscaux propres : le cheval fiscal passera de 55 à 60 euros en 2025.