En Centre-Val-de-Loire, les collectivités passent à la caisse pour contribuer au redressement des comptes publics
Publié : 21 novembre 2024 à 21h42 par Nicolas Terrien
Intercommunalités de France dévoile une série de données et de cartes interactives qui présentent les impacts de l’ensemble des dispositifs prévus dans le projet de loi de finances 2025. A quelle hauteur les communes de Centre-Val-de-Loire sont-elles appelées à contribuer au redressement des finances publiques ?
Intercommunalité par intercommunalité, et commune par commune. "Intercommunalités de France" s’est livré à un travail de fourmi pour offrir un panorama complet de ce qu’elle qualifie comme "une attaque sans précédent sur les budgets locaux". En effet, les dispositifs de ponction envisagés par la loi de finances 2025 visent à collecter au minimum 8,5 milliards d’euros dans les budgets des collectivités. Et là ne s’arrête pas la saignée, puisque des prélèvements directs s’ajouteront : la baisse du FCTVA, le gel de la dynamique de TVA, la hausse du taux de cotisation à la CNRACL, et la diminution de la DCRTP... Ces cartographies permettent donc de mesurer l’impact de ces mesures de ponctions pour sa commune, son intercommunalité, son département ou sa région.
3,5 millions d'euros pour Bourges, 1,5 pour Blois
Lorsqu’elles ont pris connaissance de ces dispositions gouvernementales au début du mois d’octobre, les collectivités ont fait grise mine. A l’heure où se préparent les débats budgétaires, les voilà contraintes d’effectuer de nouveaux coups de rabot dans leur fonctionnement. Pour la ville de Blois, il faut trouver encore 1,5 millions d’euros d’économies en plus pour 2025, soit l’équivalent des aides directes cumulées de l’ADA Blois Basket 41, de la Scène Nationale et du festioval "BD Boum" ! Evidemment, la ville ne compte pas les supprimer. Pas plus que de recourir à la fiscalité, "Je m’y refuse" déclare le maire, Marc Gricourt. C’est donc dans les politiques publiques que les économies seront recherchées, avec pour conséquences déjà avouées une dégradation de la qualité des services au public.
L’autonomie financière des communes menacée
A Bourges, la contribution s’élèvera à 3,5 millions d’euros. Les mesures du PLF mettent "gravement en danger l’autonomie financière des collectivités territoriales et leur capacité à assurer des services publics de qualité" estime la municipalité. Sur le congrès des maires de France qui se déroule actuellement à Paris, Yann Galut a participé ce mardi 19 novembre à l’action de centaines d’édiles exigeant une révision du Projet de loi de finances 2025. "Ces mesures compromettent directement les efforts de bonne gestion budgétaire et les investissements stratégiques réalisés par la ville de Bourges ces dernières années pour répondre aux besoins des habitants et préparer l’avenir" commente le maire de la capitale du Berry. Les débats budgétaires n’en sont que plus ardus...