En Sarthe, ils sont prêts à se battre contre l’implantation d’Amazon

Quel département des Pays-de-la-Loire accueillera le plus grand entrepôt Amazon de France ? Après le refus des élus de la Loire-Atlantique, d’autres territoires, la Sarthe et la Mayenne, se disent intéressés. C’est la présidente du Conseil régional qui a lancé un appel à candidatures, afin de ne pas laisser filer l’opportunité de voir s’installer localement le géant américain du commerce en ligne. "En demandant aux élus de proposer des terrains, Christelle Morançais se comporte comme la VRP d’Amazon. Ce n’est pas la bonne méthode, la région devrait plutôt accompagner une consommation locale, écologique et responsable. Il y a quelques jours, elle remettait des prix à des artisans en expliquant vouloir les aider à se développer sur le numérique pour contrer Amazon. Il faut choisir" tacle Matthias Tavel, conseiller régional La France Insoumise.

Un projet "démesuré"

En Sarthe, Amazon pourrait installer son futur entrepôt logistique aux portes du Mans, à Allonnes, entre les locaux de la société NTN et l’échangeur de l’autoroute A11. "On parle d’un bâtiment de 185 000 m² sur une surface totale de 40 hectares, soit l’équivalent de 150 piscines olympiques. C’est totalement démesuré" s’inquiète Clément Jourdain, l’un des porte-paroles d’Attac, association membre du collectif d’opposants. "C’est un terrain que nous avions repéré quand j’étais vice-président à la métropole. Le plan local d’urbanisme ne permet plus d’y implanter une activité logistique. Il faudrait forcément modifier le PLU actuel" tient à préciser Samuel Guy, porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts, parti politique également mobilisé contre la venue d’Amazon.

La question de l’emploi

Si le géant américain de la vente en ligne venait à opter pour la Sarthe, plus d’un millier d’emplois pourraient être créés. Habituellement, la majorité des postes proposés dans les entrepôts Amazon sont des contrats à durée indéterminée. "Sur le papier, c’est très séduisant de signer un CDI mais en général les employés ne restent pas plus de deux ans tellement les conditions sont difficiles. Il faut travailler très rapidement pour livrer au plus vite les clients. Les salariés ont aussi un casque sur les oreilles en permanence. Ils doivent répéter que tout va bien et répondre sans cesse à des questions. En plus de ça, il existe un système de notation en interne. Selon nos informations, il y a en moyenne trois accidents du travail par jour dans les entrepôts Amazon" conclut Clément Jourdain.

Le collectif qui regroupe Alternatiba, Attac, FSU, Gaïa ma terre 72, Greenpeace, EELV, La France Insoumise, UCL et autres sympathisants organise sa première réunion publique le mercredi 8 décembre à 18h30 au Mans, à la Maison du Citoyen.