En Sarthe, les agriculteurs refusent l'accord avec les pays du "Mercosur"

Le "Mercosur", c'est le marché commun constitué essentiellement par le Brésil et l'Argentine, deux nations qui font figure de poids-lourds dans le monde agricole de l'hémisphère sud. Mais dont les règles, sanitaires et sociales, sont assez éloignées de celles qui s'appliquent aux exploitants européens et a fortiori français. D'où les sérieuses réserves du microcosme rural dans l'hexagone, alors que la signature d'un accord de libre-échange de part et d'autre, pourrait revenir à l'ordre du jour à l'occasion du sommet dit du "G20" réunissant justement à Rio ces lundi 18 et mardi 19 novembre, les principaux chefs d'états et de gouvernements de "l'Union" et d'Amérique du Sud.

"L'agriculture dont nous ne voulons pas"

"Demain, avec l'accord, nous verrions arriver chez nous des produits agroalimentaires élaborés avec pas moins de trente-sept substances interdites dans l'UE, notamment des antibiotiques activateurs de croissance, ainsi qu'une traçabilité sur la base du volontariat" dénonce le syndicat Jeunes Agriculteurs de la Sarthe qui appelle à "ne pas importer l'agriculture que nous ne voulons pas" et dont les membres entendent se manifester, très concrètement, dans la soirée de ce lundi 18 novembre devant les grilles de l'hôtel de préfecture, place Aristide-Briand, en centre-ville du Mans. Manifestants, tracteurs et remorques chargées de bois et de pneus usagés sont attendus à partir de 20h.

Des panneaux d'entrée de ville masqués

De manière tout à fait pacifiste et non violente, les agriculteurs sarthois ont déjà, dès la soirée de ce vendredi 15 novembre, entamé le bâchage des panneaux d'entrée d'agglomération dans plusieurs communes du département : Connerré a ainsi "disparu" au profit de "Ushuaïa", La Chapelle-Saint-Rémy est devenue "Buenos Aires"... Et on a aussi vu apparaître "Recife", "Sao Paulo", "Rosario" et bien d'autres localités emblématiques d'Argentine et du Brésil. Le syndicat Jeunes Agriculteurs de la Sarthe craint l'arrivée sur le sol français de 180 000 tonnes annuelles de volailles, 99 000 tonnes de viande bovine ou 3,4 millions de tonnes de maïs sud-américains.