Eure : il violait la chienne, sa femme filmait
9 novembre 2022 à 22h56 par la rédaction / crédit photo : association Stéphane-Lamart
Le tribunal correctionnel d'Evreux juge, ce jeudi 10 novembre, une sordide affaire de pornographie zoophile dont la principale victime est une jeune chienne. Les faits se sont déroulés à Cintray.
Difficile de trouver les mots à même de qualifier les faits qui doivent être jugés ce jeudi 10 novembre devant le tribunal correctionnel d'Evreux : trois personnes sont appelées à comparaître pour la "réalisation" et l'utilisation de vidéos amateurs zoophiles pornographiques tournées avec une chienne Dogue des Canaries âgée de trois ans dans une cave, à Cintray, entre la fin 2018 et l'été qui a suivi. C'est la plainte pour menace de mort déposée en juin 2019 par un couple auprès de la gendarmerie de Verneuil-sur-Avre et les investigations consécutives qui ont fait éclater l'affaire.
Un animal réduit à la fonction d'objet
"Un homme violait une chienne, sa femme filmait et un autre homme regardait les vidéos" résume l'association Stéphane-Lamart, spécialisée dans la défense des droits des animaux, qui annonce sa présence lors de l'audience. Sur l'une des vidéos, "le mari tente de pénétrer sexuellement la chienne avec brutalité, son épouse filme, donne des consignes, tient les pattes de l'animal en lui demandant de lécher la verge de l’homme" apprend-on. Une autre séquence montre le mari "qui doigte sauvagement la chienne dont la queue est scotchée à son dos et les pattes arrière attachées avec des menottes".
Les vidéos envoyées à l'amant
L'association souligne que la chienne, prénommée Mya, a été "violentée à de nombreuses reprises" et même "parfois droguée". Dans un premier temps, les vidéos semblaient destinées à assouvir un inavouable penchant pour la zoophilie la plus cruelle qui soit : l'enquête a permis de comprendre que la femme impliquée, aux moeurs libertines, envoyait ses films à un amant, "à sa demande, car cela l'excitait" selon l'association Stéphane-Lamart. Vingt vidéos du genre ont été retrouvées dans le téléphone de l'intéressée. C'est le destinataire, dont la relation extra-conjugale était en péril, qui se serait ensuite livré à des menaces de mort sur celle qui le "fournissait".
Rapport médical accablant
Le diagnostic vétérinaire effectué sur l'animal a révélé "qu'il était anormalement maigre, qu'il boîtait et qu'il avait une patte tordue". La chienne, d'abord recueillie dans le refuge calvadosien d'Aunay-sur-Odon, "est aujourd’hui à l’abri dans sa famille d’accueil" fait savoir l'association dont l'avocat, maître Patrice Grillon, plaidera ce jeudi 10 novembre à Evreux : "Les animaux ne sont pas des objets sexuels mais des êtres sensibles, le viol peut provoquer chez eux des troubles du comportement, de l’agressivité ou encore une peur constante d’autrui outre des dégâts extrêmes, internes et externes, majeurs".