Inass, la petite disparue de l’A10 : le parquet requiert les assises pour les parents

Le juge chargé d'instruire le dossier pourrait décider d'un procès aux assises en 2023.

Publié : 30 juillet 2022 à 0h24 par Nicolas Terrien

35 ans après les faits, le parquet de Blois requiert la comparution des parents de la petite Inass devant les assises de Loir-et-Cher l’année prochaine pour meurtre aggravé. Au magistrat instructeur d’en décider.

C’est probablement l'une de ses dernières actions à la tête du parquet de Blois, avant de rejoindre celui de Chartres ces prochains jours : Frédéric Chevallier vient de livrer son réquisitoire définitif sur l’affaire de celle que l’on a appelée pendant plus de trente ans "la petite martyre de l’A10". Le  11 août 1987, le corps sans vie d'une fillette a été retrouvé sur le bord de l’autoroute à Suèvres. Ses parents avaient fini par être identifiés, puis confondus en 2018. Le 10 juin dernier, le juge d’instruction en charge de l’information judiciaire a transmis le dossier au parquet. A charge pour ce dernier d’adresser des réquisitions qui viennent de tomber : "Il est requis la mise en accusation devant la cour d’assises de Loir-et-Cher du père et de la mère de la victime décédée du chef d’homicide volontaire aggravé (par la circonstance que le meurtre a été commis sur une mineure de moins de quinze ans) pour la mère et de complicité de ce meurtre aggravé pour le père", précise le procureur de la République de Blois dans un communiqué.

Vers un procès d’assises en 2023 ?

Les délits connexes étant couverts par la prescription, des constatations de non-lieu ont été prises. "S’agissant du crime de meurtre aggravé, le ministère public considère que l’enquête puis l’information judiciaire ont permis de caractériser et de retenir, à la charge des deux mis en examen, ce crime qui justifie un débat public et contradictoire devant la cour d’assises du département et pour lequel la réclusion criminelle à perpétuité est encourue" explique Frédéric Chevallier. Il s’agit ici de réquisitions qui seront portées à l’appréciation du magistrat instructeur. C’est lui qui devra décider de la suite à donner à cette procédure. "Dans l’hypothèse où la saisine d’une juridiction de jugement serait décidée, une audience dans le courant de l’année 2023 serait envisageable, sous réserve de l’exercice des recours possibles" conclut le parquet de Blois.