L’Ave Caesar de François Bayrou à Bourges

"Ce que j’attends, c’est une capacité à produire plus, et plus vite !" : François Bayrou a visité les installations du dernier canonnier de France dans l’après-midi de ce vendredi 21 mars. Et ceci au  lendemain de la réunion du ministre de l’Economie et des Finances Éric Lombard -annoncé initialement à Bourges, mais finalement absent- avec les entreprises de défense et leurs potentiels investisseurs. Objectif : que ces derniers trouvent 5 milliards d’euros pour financer les industriels de l’armement afin qu’ils intensifient leur production. "Chacun des pays européens devra prendre sa part" estime le Premier ministre. Mais pas encore d’engagements fermes : "Nous sommes encore dans un temps politique, nous allons attendre que tout cela perle chez l’industriel" tempère Gabriel Massoni, porte-parole de KNDS.

Le canon du Caesar est berruyer

Si ce n’est que le groupe franco-allemand n’a pas attendu que l'expression "économie de guerre" ne perle jusqu’à ce jour, avec notamment un plan d’investissements lancé il y a trois ans, et notamment sur son site de Bourges avec 20 millions d’euros et cinquante embauches pour porter à deux-cents les effectifs sur les lignes de production. "Je suis confiant" assure François Bayrou, à l’issue de sa visite de deux heures sur place. Il faut dire que l’usine berruyère joue un rôle majeur dans le renforcement des capacités militaires des pays d’Europe. C’est en effet là qu’est produit le fameux canon Caesar, cette pièce d’artillerie montée sur un camion automoteur, et capable de tirer des obus de 155 millimètres à plus de quarante kilomètres avec une surprenante précision.

Production presque multipliée par six en quatre ans

Dans la capitale du Berry, l’accélération des cadences de production n’est pas si nouvelle. Avant 2022 et la guerre en Ukraine, seule une douzaine de canons était produite par an. En 2024, on était rendu à une quarantaine, pour viser les soixante-cinq en cette année 2025, avec l’exigence du gouvernement de disposer d’un stock de deux ans, soit deux-cents pièces. "On parle bien ici du canon et pas des camions" croit utile de préciser le directeur du site, Stéphane Ferrandon : "Les canons sont montés sur les porteurs à Roanne". Dans le Cher, KNDS dispose de deux sites, Bourges et La Chapelle-Saint-Ursin, et emploie 1 300 personnes "et beaucoup sont fières aujourd’hui d’accueillir un Premier ministre".